Jet Set Radio par HarmonySly
Jet Set Radio, c'est tout un état d'esprit. Chant du cygne de cette époque "Sega c'est plus fort que toi", c'était aussi un des meilleurs jeux de la Dreamcast (le meilleur tout juste devant Shenmue pour ma part), malgré quelques défauts de conception qui pouvaient être assez irritants parfois. La caméra capricieuse et l'inertie particulière des personnages (surtout lors des sauts) nous ont fait manger bien des murs au début, et en y repensant, le jeu est quand même extrêmement arcade dans le fond (pas une grande variété de situations, on se contente de graffer et échapper à nos poursuivants dans la plupart des niveaux).
Mais à part ces menus défauts, le jeu a tout de même été un sacré pionnier dans pas mal de domaines. Evidemment, il a popularisé le Cel Shading, et les niveaux en free roaming étaient extrêmement novateurs pour l'époque, mais c'est surtout avec l'usage du son, et de la musique surtout, que Jet Set Radio a frappé un grand coup. Tout le jeu est construit comme un immense DJ Set jamais interrompu (hormis par les jingles de fin de niveau), et même pendant les temps de chargement les basses continuent de péter. C'est un détail, certes, mais peu de jeux peuvent se vanter d'inspirer un tel dynamisme.
Après tout, vous en connaissez beaucoup des jeux auxquels on joue en secouant la tête en permanence, où l'on lève les bras en l'air à chaque intervention du Professeur K (JET SET RADIIIIIIIIOOOOOOO), où l'on lâche la manette pour faire du air scratch le temps d'un slide (j'assume) ? Jet Set Radio et moi, c'est une grande histoire d'amour, à chaque fois que je sors ma Dreamcast du placard il y passe obligatoirement, et même si l'intérêt de taguer les murs de Tokyo-To ou de balancer un gros trick en haut d'une rampe s'amenuise à force de connaître de le jeu par coeur, il reste tout de même cette soundtrack qui tache, qui balance du bon gros hip-hop, du funk, de l'électro, du rock dans les esgourdes jusqu'au combat final et son ambiance totalement épique.
C'est tout con, mais même si le jeu était fichtrement beau à l'époque, même si le scénario est très bien ficelé (et très surprenant aussi finalement) et le background aux petits oignons ne dévoile aucune faute de goût, même si le jeu est ultra-plaisant à jouer et que les sensations sont bien là, il n'aurait pas pu accéder au rang de culte sans cette ambiance sonore de malade mental. Comme quoi les petits plus font souvent une grosse différence.