Partant du souhait de découvrir la série et de comprendre l’attrait des joueurs pour l’univers créé par Tetsuya Nomura au moment de la sortie de l’épisode final, le premier « Kingdom Hearts » fut difficile à parcourir, tellement j’ai trouvé la jouabilité mauvaise et la difficulté abusive. Malgré mon envie réelle de découvrir la suite de l’aventure de Sora, Donald et Dingo et les retours de joueurs indiquant que cette suite était meilleure sur tous les points, c’est accompagné d’une légère appréhension que je me suis préparé à lancer le deuxième épisode. Le doute s’est en fin de compte rapidement dissipé car les développeurs ont en effet bien amélioré les choses. Notamment en termes de jouabilité, la différence entre les deux est énorme !
J’ai pris soin entre-temps de visionner un résumé vidéo de l’épisode de transition, « Chain of Memories », car son système de jeu basé sur des cartes ne m’intéresse pas du tout. Et heureusement ! Car sans les éléments dévoilés durant cette aventure qui avait tout l’air d’être optionnelle, il aurait été difficile d’y voir clair au début de ce deuxième épisode. Ce choix d’intégrer des morceaux importants du scénario dans des jeux supplémentaires, proposés à l’origine sur des plateformes différentes et avec un autre gameplay, est assez surprenant…
Et donc, ce deuxième « Kingdom Hearts » a été beaucoup plus plaisant à jouer que son prédécesseur ! Les mouvements du personnage et les combats sont bien plus dynamiques, avec des options d’attaques variées et s’adaptant au contexte, et la portée des coups a été augmentée. La caméra, dorénavant plus éloignée du personnage, offre cette fois-ci une lisibilité de l’action convenable. L’intelligence artificielle des alliés leur confère enfin une utilité en jeu et la possibilité de changer de coéquipier en direct apporte un confort bienvenu. Un journal de quête digne de ce nom fait son apparition afin de mettre à jour les objectifs et de résumer les évènements du jeu. Les dialogues permettent enfin de comprendre ce que l’on doit faire et donnent une direction claire à suivre.
Sur un temps de jeu similaire au premier épisode (une trentaine d’heures), on nous propose un contenu bien plus garni, avec des univers visitables plus nombreux. Le monde tiré des vieux dessins animés en noir et blanc a été une très agréable surprise ! Cependant je trouve dommage de retrouver plusieurs des univers et des personnages déjà rencontrés auparavant, même si leur intégration est toujours chouette. Les phases en vaisseau, destinées à faire la transition entre chaque monde, sont (malheureusement) toujours présentes. À défaut d’être intéressantes, elles sont cette fois-ci jouables convenablement et mieux réalisées.
La mise en scène globale m’a paru bien plus travaillée et nous offre des moments très sympathiques avec les trois compères. L’histoire s’étoffe et m’intéresse assez, sans pour autant me transporter. Peut-être est-ce parce que je n’accroche pas vraiment, ou peut-être est-ce parce qu’elle est parfois difficile à suivre, le jeu n’étant pas avare en informations diverses. L’intrigue développée est plutôt étrange et propose des idées intéressantes sur la relation amicale, sur la capacité à ressentir des émotions et sur la peur de l’oubli. Je ne m’attendais pas à ça en parcourant le premier épisode. J’ignore si cette fameuse Organisation XIII est censée nous effrayer en apportant du dramatisme à l’ensemble, mais j’ai trouvé ces types en robes noires assez fades.
Au-delà de toutes ces qualités, j’ai tout de même été déçu par quelques points. Même si le système de jeu est plus travaillé qu’auparavant, j’ai toujours du mal avec ce principe de devoir appuyer quasiment toujours sur le bouton « X » de la manette de manière frénétique. Le jeu propose des parades, des coups spéciaux et d’autres actions possibles, mais j’ai clairement le sentiment que la manière la plus efficace de négocier un combat est de simplement foncer dans le tas et de matraquer ces pauvres Sans-cœurs à coups de Keyblade jusqu’à ce qu’ils disparaissent. Ce qui me laisse la désagréable impression de jouer à un truc bête…
Certains coups bas de la part des développeurs me restent en travers de la gorge, tels que cette manie incompréhensible de nous priver de nos deux compagnons lors de combats importants. Le jeu nous habitue tout du long à jouer en trio, les forces et les compétences de chacun permettant de pallier à tous les dangers. Alors pourquoi nous affaiblir de la sorte au moment où on a le plus besoin de puissance ? Dans le même ton, les attaques dévastatrices de certains boss semblent inévitables, faisant ainsi fondre notre barre de vie comme neige au soleil. Quel est l’intérêt ludique là-dedans ? Je n’y vois rien d’amusant.
Enfin, l’accès aux derniers mondes visitables s’est refermé une fois passé la moitié de l’aventure sans que j’en comprenne la raison, m’obligeant ainsi à repasser dans les mondes déjà visités pour boucler leurs secondes parties avant de pouvoir enfin découvrir les autres.
Au final le jeu se termine sur une conclusion tout à fait satisfaisante à l’histoire développée jusqu’à maintenant, si bien que je ne comprends pas encore l’intérêt des jeux qui suivent. En l’état, les choses me suffisent. Mais, visiblement, il y en a encore à découvrir. J’ignore durant combien de temps j’aurai la patience de poursuivre, mais allons-y !