Hm... Non, tous les mauvais jeux de mots avec Sora sont déjà pris.
Kingdom Hearts premier du nom avait surtout pour lui son concept : la rencontre entre Disney et Square. Le reste était loin de convaincre pleinement, entre scénario trop classique et gameplay plus que perfectible.
Dès le départ, Kingdom Hearts 2 pose les bases d’une histoire plus complexe, qui ne manquera pas de surprendre les joueurs, et en particulier ceux n’ayant pas touché à Chain of Memories. Pour cause, cette suite commence en nous mettant aux commandes d’un personnage inconnu, le temps d’un prologue qui s’étalera sur près de trois heures. Trois heures où l’atmosphère particulière de la Cité du Crépuscule nous aura conquis. Trois heures riches en cut-scenes, où les questions vont se succéder devant les yeux du joueur qui, déjà, aura oublié la naïveté exacerbée du premier volet. Trois heures qui, à elles seules, réussissent à être plus intéressantes que le premier épisode entier. C’est dit.
Puis l’aventure débute réellement. On retrouve Sora, Donald, Dingo, et l’ambiance bon enfant qui caractérise le trio. Fort heureusement, si l’humour et le côté moralisateur/naïf refont surface (avoir des amis, c’est plus fort que tout... Bla. Bla. Bla.), le scénario est, comme le début du jeu le laissait présager, bien plus intéressant que dans KH1, et conserve un fond relativement sombre.
Une caractéristique que l’on doit en grande partie à l’organisation XIII (découverte dans CoM) qui nous offre des personnages plus charismatiques que les méchants Disney, et aux motivations plus acceptables (ou pas).
KH 2 jouit en outre d’un excellent rythme. Il se passe toujours quelque chose, on ne s’ennuie pas, on veut voir la suite, et, tiens, merde, en 4 ou 5 jours, on a terminé. Pour les épileptiques, pensez à faire des pauses régulières. Fixez-vous deux ou trois semaines si besoin. (Ou mourez, quelque part on s’en fout. Z’avez qu’à être normaux).
Tempérons un peu tout cela, il y a tout de même des choses à dire de ce côté (du côté du rythme, pas des épileptiques).
Tout d’abord, s’il ne faiblit pas, c’est avant tout parce-que le jeu est une suite de couloirs. FF XIII style.
Comme vous devez vous en doutez, lorsque Square et Enix ont fusionné, on a dû licencier. Et comme vous avez dû le comprendre depuis, ce sont les level-designers qui se sont retrouvés à la rue. J’imagine que depuis, ils bossent en secret pour Retro Studio (ouais, je refuse d’admettre que ces mecs sont des texans).
Ensuite, certains pesterons contre la fréquence des cut-scenes, qui viennent nous interrompre à chaque fois qu’on a tué 3 ennemis. FF XIII style².
Personnellement, cet aspect ne me gêne pas outre mesure à partir du moment où l’histoire est de qualité. Et malgré le dirigisme, parcourir les différents mondes est un réel plaisir, y compris ceux qui font 10 mètres carré (Rivière intemporelle, je te dédie ces mots).
Le gameplay de cet épisode est lui aussi largement meilleur que celui de son prédécesseur. Terminé la caméra calamiteuse, les coups imprécis, les phases de plate-forme ratées. C’est bien plus jouable, et les combats offrent de nouvelles possibilités, attaques combinées et fusions en tête. Sora pourra en effet fusionner avec Donald, Dingo, voire les deux à la fois, chaque forme ayant bien sûr ses propres caractéristiques. Apparaissent également les tant détestés QTE. Bien intégrés, ils ne donnent en rien la sensation de hacher les combats, d’autant que leur mise en scène fait mouche lors des boss. Un bon point.
Même les phases de shoot ridicules du premier volet ont été profondément remaniées pour nous offrir quelque chose de bien plus nerveux.
Pas grand-chose à reprocher à ce KH donc, qui est une vraie réussite malgré une certaine linéarité et des annexes décevantes (quasi inexistantes, en fait). On a hâte de voir le troisième opus tant le chemin parcouru entre les deux premiers est grand.