Ce jeu n'est pas fait pour les enfants de 3 ans, en fait il n'est pas fait pour l'adulte lambda ( λ). Seuls les êtres éveillés (α) ont le potentiel de s'amuser avec un engin mécanique volant semi-contrôlé par soi et son partenaire. Kuri Kuri Mix est une pépite caché coop de la ps2, une pépite de plomb plaqué or.
Tout va très vite dans le jeu, cinématique déjà terminé que Cookie & Cream sautillent paresseusement vers leur goal : du riz (et non pas des carottes). Deux poules l'une mesquine l'autre sociable, partagent les bons tuyaux à chaque niveau, des niveaux agréables dans leur navigation, inégales souvent dans leur longueur, mais qui sont caractérisés par le flux incessant de nouvelles énigmes et plateformes.
On peut encore renforcer la fausse facilité du jeu par l'accessibilité du gameplay, seulement deux boutons pour faire mouvoir nos lapins, pourquoi faire plus compliqué quand cette innocente aventure peut-être digérable par un pré-sapiens de 36 mois ? Et c'est comme Mario, on peut écraser les adversaires, qui chapeau bas sont diversifiés et cohérents avec leur niveau. Allons allons, vous trouvez ça trop dur encore ? Etouffons le joueur avec un amas d'information à l'écran, comme un chronomètre géant, des points d'exclamation énormes, comme ça les joueurs ne pourront pas dire qu'on les aide pas!
Les érudits du masochismes viennent de naitre, From Software avec ce foutu chronomètre, distille l'importance du temps dans le jeu et notre conscience, et nous rappelle que notre heure est décompté, que chaque minute et seconde sont des ressource de valeurs. Effet garanti sur moi et le stress provoqué stimule mes glandes sudoripares apocrines pour un max d'odeur et de sueur (mauvais point pour le joueur à côté de moi). Quelle entité malfaisante, on parle de la ressource la plus chère au monde, celle que l'on emiette constamment, celle qui entraine des recherches fantasques pour s'en débarasser ou la manipuler.
Mais bon, chez FS c'est pas dans le but de nous faire réfléchir à ce qu'on fait de notre temps libre que ca tic-tic, c'est pour mettre des oeilleres aux joueurs, c'est pour les entrainer dans la spirale de l'angoisse, c'est une perte de patience et une excitation amplifiée qui se traduisent en jeu par l'inattention et l'impuissance du joueur. Nous sommes quand même des êtres qui n'aimons pas souffrir (celui qui aime ça est uniquement turned on par le stimulus induit accompagné d'une situation caliente.... (je dis des bêtises ne m'écoutez pas) ). Pour éviter la souffrance, on arrête de s'y confronter. Et quand s'est pas possible on s'adapte et on se bat pour vaincre (improve adapt overcome you know it). FS déjà à cette époque suivait la voie de la discipline et l'application. C'est cette voie mesdames et messieurs que vous devriez suivre dans ce jeu (et tous les autres de FS). Ce n'est pas tant vous qui suivrez que le jeu qui tordra vos nerfs si vous êtes plus entêté que lui pour vous pliez à ses pattes touffues.
Kuri kuri mix n'emporte pas la médaille d'argent non plus parce qu'il n'a pas l'étoffe pour. Le positif se mélange au yang pour l'équilibre des jeux médiocres mais pas sans ambitions, des jeux qui existent tels quels et ne fournissent qu'un amusement passager, des jeux aux moyens cadenaçés réalisés avec l'esprit étroit des concepteurs etc. Ici on a affaire à un jeu essai ou prototype, il se complait dans la moyenne.
La plus grande lacune du jeu : le commun, la norme, la routine, le manque de risque de FS dans le level design et le gameplay, assez pour m'entrainer à chaque prochain niveau, et pourtant tari pour l'élever en très bonne expérience vidéoludique.
Parce qu'à côté on retrouve les points négatifs quasiment inhérent à toutes productions du domaine : des osts abrutissantes, des hitboxs erronées avec des mécanismes codés dans du beurre (aterrissage aléatoire sur les plateformes, suture de l'écran scindé cassée, manque de perspective et de point de vue pour un déplacement du joueur correct).
Les énigmes sont trop... énigmatiques, parfois ésotériques, notamment quelques boss (d'ailleurs les boss sont le main event du jeu, ils sont tous stylish et loufoques mais aussi enveloppés d'une pré-aura darksoulsienne.), et c'est reparti pour un tour de boucle. L'apprentissage est juste, sauf quand une énigme est insoluble, la faute à la poule maudite qui cherche à désorienter le joueur.
Prenez un peu de cookies et de crèmes glacées, mais attendez vous à des effusions de saveurs salées et épicées.