Critique sans spoilers : Si vous lisez cette critique, je suppose - probablement à juste titre - que vous savez déjà tout ce qui a pu sortir avant la mise sur le marché officielle. Vous avez donc normalement vu les trailers, vous avez peut-être lu des tests, et n'avez donc pas besoin d'un résumé de l'histoire. Pour la faire courte, Cole Phelps est un ancien Marine qui fait désormais partie de la police. Si vous gravirez rapidement les échelons grâce à votre talent, l'apparition de nombreux scandales ne vous facilitera aucunement la tâche, et aura même tendance à vous faire ciller, voire tomber. Pas besoin de le redire : les graphismes sont absolument magnifiques. En même temps, il suffisait de voir RDR pour savoir que le prochain titre de Rockstar Games serait splendide. La question étant de savoir ; serait-il à la hauteur ?
Il est difficile de comparer les deux jeux. Les protagonistes sont totalement différents, tout comme l'époque et le contexte. Dans Red Dead, on a John, cowboy au lourd passé qui souhaite reprendre sa vie sans perturbations, dans LA Noire, on a Cole, ancien militaire, qui va voir sa vie basculer après son entrée au LAPD. Bon, vu comme ça, ça peut sembler similaire, sauf que non. Il y a beaucoup moins de liberté dans le gameplay (impossibilité d'utiliser son flingue en dehors des cas pour lesquels c'est formellement requis, possibilité d'entrer seulement dans les bâtiments à la poignée de porte dorée, la seule liberté hors enquête étant de choisir sa voiture et de conduire comme le dernier des bourrins si on le souhaite - même s'il disent que "non, c'est pas bien"), les personnages sont beaucoup plus réalistes, et les enquêtes évoluent selon ce qu'on en fait. Si on ne choisit pas la bonne option pour interroger un témoin, on perd peut-être la possibilité d'apprendre des choses primordiales pour l'avancement de l'affaire en cours. En somme, le jeu devient ce que l'on en fait.
Ainsi, en achetant LA Noire, il ne faut pas s'attendre à avoir un GTA ou RDR-like, mais plutôt un jeu d'enquête à part entière, extrêmement prenant et captivant. L'ambiance qui se dégage de ce jeu tient aussi à la musique, absolument géniale, mélangeant des thèmes composés spécialement pour LA Noire à de grands classiques du jazz des années 1940. Moi qui étais fan de ce genre de style - je pense notamment à Grim Fandango, qui nous immergeait dans une ambiance blues incomparable -, j'ai été gâtée. En plus, Cole est plutôt attachant. EN PLUS DE PLUS, les autres personnages le sont aussi. Et si tout ce que je vous ai dit ne vous a pas encore convaincus, vous pouvez toujours lire la critique ci-dessous, réservée normalement à ceux qui ont joué au jeu, ou qui se fichent de connaître la fin. Pour les autres, SPOILER ALERT LOL.
Critique à forte contenance de révélations : LA Noire a conforté l'idée que je me faisais des jeux Rockstar. Si je n'ai jamais beaucoup adhéré à GTA (je suis une fille, forgive me), j'avais sur-aimé RDR. Tout simplement parce que John Marston est humain, il a ses qualités et ses défauts, et malgré son allure générale, c'est quelqu'un de plus profond que ce qu'il paraît. Je ne vais pas partir dans une analyse profonde de ce jeu, tout simplement parce qu'on pourrait écrire un mémoire sur John - si si - mais pour moi, il s'agit de l'un des personnages les plus élaborés du monde du jv. Autant dire que Cole Phelps ne l'égale probablement pas niveau profondeur. (même s'il y a beaucoup de détails sur sa vie de Marine, il est difficile de se faire une idée précise de sa personnalité exacte)
Malgré tout, ce personnage m'a intriguée, et m'a même charmée - je reste amoureuse de Jack Kelso quand même. Dans LA Noire, il y a les flashbacks qui montrent son passé de Marine torturé, et il y a la vie actuelle, où se mêlent adultère et difficulté à faire éclater au grand jour la vérité d'une ville dont les dirigeants sont corrompus. Les élites se serrent les coudes, s'accrochent les unes aux autres, et les remettre en cause peut coûter la vie.
La mort de Cole m'a déçue. Ce n'est pas que j'avais spécialement envie qu'il survive, mais je trouve cette fin un peu facile. J'aurais préféré qu'il s'en sorte et que la vérité sorte de sa bouche. Que Roy Earle perde sa place et ne se fasse pas passer pour son ami alors qu'il était à l'origine de la révélation de la relation entre Cole et Elsa. Mais je suppose qu'ils n'aiment pas vraiment les happy endings, dans cette boîte - je ne leur pardonnerai d'ailleurs jamais la mort de John, JAMAIS. Alors, s'il faut s'accommoder de cette fin, soit, mais j'espère que si suite il doit y avoir, elle ne sera pas aussi sombre, même s'il est nécessaire qu'elle colle à son titre de LA Noire.