"What do we got ?" - "Pas grand chose, detective..."
L.A Noire, c'est l'histoire de la Team Bondi qui, à l'aide de RockStar, essaye de rentrer dans la cour des grands open world "à la GTA", tout comme a pu l'être Red Dead Redemption.
Malheureusement, c'est une bien sombre affaire dans laquelle se plonge le jeu racontant la vie d'un héros de la guerre, Cole Phelps, gravissant les échelons de la police dans cette belle ville de L.A.
Premièrement, parlons d'abord de chose qui font sourire. La première c'est l'ambiance de la cité des anges dans les années 40/50. En effet, en se baladant en ville, dans les dialogues et les petits clin d'oeils à la culture de l'époque, le jeu regorge d'un bon sentiment de "retour vers le futur", un aspect interessant et bien réussi, tout comme l'était le far west de RDR. On sent que Rockstar y a mit un peu du sien.
La deuxième chose marquante du soft est sa technique de motion capture faciale, on ne va pas y revenir, c'est passé au journal de france 2, on sait que c'est sublime et que c'est une belle avancée dans le jeu vidéo.
La troisième.... ah non y a pas de 3eme. Voilà tout ce qu'on peut dire de bien dans L.A Noire. En effet, il faut avouer quelque chose, la team bondi s'est foiré dans à peu près tout le reste. A commencer par le scénario.
Qui a osé pondre un scénario aussi chiant, aussi décousu, avec des fins d'histoire qui tombent comme un cheveux sur la soupe, le héros qui fait des choix dans sa vie sans aucune explication, les personnages secondaires qui s'enchaînent puis qui s'effacent, et enfin deux histoires "fil rouge", qui pour le coup trouvent une fin, mais que le jeu traîne en longueur comme un boulet, en attendant les derniers chapitres pour en comprendre le dénouement, aussi banal soit-il.
Ne me faites pas le discours du bobo parisien "ouiii mais le scnéario est inside tu comprends ? Les problèmes de la police, les problèmes dans l'armée, l'adultère, le..." On s'en branle. Moi ce que je vois, c'est que y a des enquêtes, et que la narration de ces dernières est nulle et dépourvue d'un quelconque sens du suspens.
Un scénario mauvais pour un jeu d'enquête, ça la fout mal, et d'autant plus quand le jeu d'enquête est lui aussi raté.
Le studio a tout misé sur sa technologie faciale "Regardez, on sait faire des visages alors le but du jeu ça va être de les admirer pour bien comprendre comment on est fort".
Oui mais non, le jeu d'enquête se résume au final à un choix vérité doute ou mensonge.
Le premier echec, c'est que lorsqu'un personne ment, il fait littéralement une tête de MONGOLE, ce qui laisse peu de place au doute et à la réflexion. Ensuite, le deuxième echec, c'est les preuves. En effet, dans un ace attorney, vous luttez parfois pour trouver l'élément qui contredit une déposition. Dans L.A Noire, c'est l'inverse, on lutte parfois pour trouver quelle preuve est la bonne, tant il y a parfois 3 voir 4 preuves qui peuvent contredire ce que vient de dire l'interlocuteur. Mais évidemment, le jeu ne vous en laisse choisir qu'une seule, ce ne serait pas drôle sinon.
Entre enquêtes frustrantes et ennuyeuses, et interrogatoires franchement mal foutus, L.A Noire est loin de remporter la palme de l'investigation agréable.
Parfois en manque d'action call of duty, le jeu propose des poursuites inintéressantes (ou le but sera de rester appuyer sur R2 assez longtemps pour débloquer la cut scène ou pour pour être assez près pour marteler X) et des gunfights complètement à la rue techniquement et mécaniquement parlant.
Ajoutez à ça un jeu franchement moche hormis les visages (plus de budget pour peaufiner le moteur graphique je suppose, tout est parti dans la mocap), des animations à la limite du ridicule qui cassent complètement l'immersion du jeu, et un jeu totalement assisté et casualisé (aide à la visée horrible, aide à la découverte d'indice, y a même une option pour passer les scènes d'action au cas ou c'est pas assez facile)...
Pour conclure, L.A Noire est un jeu qui avait plein de promesse, un concept - sur le papier - détonnant, et qui est tout simplement raté par une suite d'amateurismes de la part de la Team Bondi qui, toute fière de sa technologie de motion capture, a oublié le principal : Le fond. Ace Attorney, Les chevaliers de Baphomet, ou même Heavy Rain lui refont le popotin avec aisance.
Triste destin, avec quelques mois de plus et avec un vrai scénario, il aurait pu être le jeu de l'année, en espérant que la TB ne lâche rien et nous propose un L.A Noire 2 à la hauteur de ce que son ambiance et son univers mérite.