L'enquête pour les nuls !
Comme tout Rockstar, L.A Noire fut attendu, très attendu. Surtout après le quasi parfait Red Dead Redemption. On allait pouvoir jouer à L.A Confidential en jeux-video. Acheté le premier jour de sa sortie, me voilà à faire la circulation dans Los Angeles quand un crime est signalé. Mon job est de sécuriser le périmètre et de faire reculer les badauds. Bien décidé à ne pas rester un pion toute ma vie, je prends les devants et m'en vais à la recherche aux indices. J'ai de la chance que les rues de L.A soient propres, c'est pas comme dans les films. Excepté 2-3 cigarettes ou canettes, le reste ne peut être que des éléments de l'enquête. J'ai du mal à trouver l'arme jusqu'à ce qu'un rayon ne m'éclaire les yeux. C'est l'arme jeté sur le toit qui est reflété sur une vitre. Pourtant il fait noir, va comprendre. Le chef est heureux, il me propose de cuisiner le suspect comme test. Mon choix est simple, je pose une question, je le crois, je doute ou je dis qu'il ment, mais alors faut apporter des preuves pour ce dernier. Pas difficile, on est peut-être à L.A mais les habitants de la ville du cinéma ne sont pas bons acteurs. Et vas y que je regarde le plafond, limite en sifflotant avec une goute de sueur sur le front. Ils se fouteraient pas de ma gueule ? Ils ont vraiment envie d'aller en taule ?
Le problème est que j'ai du mal à gérer mon comportement. Je revois encore cette jolie poupée témoin d'un crime. Je sais qu'elle n'ose pas tout dire, je décide de la pousser un petit coup en choisissant "douter". Vl'a ti pas que je m'emballe et que je lui gueule dessus. "Calme toi mec" que je me dis, mais rien n'y fait, la nana en toute logique prend peur et se tait. Si j'avais su que j'allais avoir une telle réaction, j'aurais révisé mon choix.
Les enquêtes passent et la routine s'installe, j'enquête sur un copycat du Dhalia Noir, un, deux, trois, quatre, CINQ putain d'enquêtes identiques. Je m'ennuie. Même quand je dois examiner un cadavre ce qui se limite aux poches, aux bras et à la tête. Un burger dans une main, un coca dans l'autre.
J'ai bien des petites séquences de braquage en cours signalé par le central pour casser la monotonie, mais ca vire quasi systématiquement en séquence de shoot. Même à ce moment là, je m'ennuie, mon burger toujours en main. Visée automatique ou non, les gangsters en 1947 c'est ni Rambo pour la précision, ni Solid Snake pour la discrétion. A part mon chapeau, ces mecs n'arrivent jamais à me toucher. Je me sentirais presque invincibles. Eux par contre, de vraies cibles vivantes. Un stand de tir. Quel carton ! C'est jamais beau à voir. Idem quand je dois poursuivre un suspect dans les rues d'Hollywood, à pied ou en voiture. Je cours tranquille, à mon aise, j'ai le don de sauter, tourner, sans devoir faire quoi que ce soit. De toute manière ces cons ont la fâcheuse tendance à terminer leur course contre un camion. Y a qu'à attendre...
Peut-être aurais-je du aller ailleurs que dans cette foutu ville de L.A. Fade, linéaire,... D'accord c'est joli mais bon, on s'emmerde même à fond sur les hills d'Hollywood, va comprendre ! Heureusement que les modèles de caisses sont nombreuses et qu'on peut changer du train-train en allant réquisitionner une... C'est le seul moyen de changer vu que notre voiture de service est indestructible... Enfin sauf, quand tu te prends un camion de face à 80 miles à l'heure, là ca pose problème, mais une petite mission et hop tu la retrouve comme neuve à coté de toi.
Que s'est-il donc passé au royaume de Rockstar ? Certes c'est beau, certes l'animation des visages est fantastique, certes l'ambiance enfumé des clubs est là, mais malgré tout... On s'emmerde profondément. Faut aller chercher ca du coté d'une nouvelle recrue en charge du projet, Brendan McNamara, celui qui nous avait fait aussi bien baver sur un jeu à l'époque de la sortie de la PS2 avant que tout ne s'écroule comme un flan à sa sortie... Ce jeu c'était The Gateway. Sans descendre aussi bas, L.A Noire a les mêmes symptômes. Un concept, une qualité graphique mais une absence totale de fun.
Dommage, j'en ai définitivement terminé avec cette vie là, je m'en vais retourner du côté de Rio Bravo, 40 ans plus tôt, ne m'appelez plus Cole mais John... Cela me convient bien mieux !