Aventures du Bois de l'Ouest
Encore un oldie sur lequel il m'est difficile d'être objectif. C'est mon dépucelage en matière de RPG, et même si aujourd'hui il est totalement dépassé – aussi bien au niveau du gameplay qu'au niveau des graphismes – il garde une place importante dans mon petit coeur.
Le jeu se déroule dans l'univers médiéval-fantastique créé par Westwood, apparemment le même que celui de The Legend of Kyrandia (dans Lands of Lore 2 la Kyragemme est mentionnée). L'histoire est plutôt simple : Scotia - alias Margarithe Fiston mais c'est moins classe – est une vilaine sorcière qui lève une armée pour semer le chaos dans le royaume de Gladstone, une histoire de vengeance contre le roi Richard parait-il. Ayant mi la main sur le Masque des Ténèbres, elle se trouve capable de se métamorphoser comme bon lui semble ce qui lui facilite grandement la tâche. Ce bon Richard choisit donc un champion et l'envoie contrecarrer les plans de cette horrible mégère.
C'est ici que le jeu commence : nous avons d'emblée le choix entre quatre personnages pour partir à l'aventure : un magicien, un voleur, un guerrier et un personnage polyvalent qui se débrouille dans chacune de ces trois compétences sans pour autant y exceller. Le choix peut-donc paraitre difficile mais l'impact sur la difficulté du jeu est moindre, sauf peut-être en début de partie. Quelques compagnons seront amenés à nous rejoindre durant le jeu, certains ne resteront avec nous qu'un petit moment mais d'autres nous suivront fidèlement jusqu'au dénouement.
L'aventure est prenante et variée : forêts sombres, cavernes lugubres, marécages poisseux, mines abandonnées, tour trop blanche pour être nette, cité assiégée, donjon écarlate, château maudit... l'ambiance est inquiétante au possible et nous assistons, impuissants ou presque, à la déchéance de Gladstone. Il faudra se frayer un chemin à travers les hordes d'orcs, d'homme-rats, de frelons géants, de castors bondissants (?), de poulets cracheurs de feu (??), de fantômes roxxors, d'aliens à la bouche verticale et autres araignées-girafes pour finalement atteindre notre but ultime : Scotia.
Mais c'est ici que le jeu se montre vicieux : il est possible d'engager le combat contre la sorcière sans avoir accompli tous les objectifs, et il est alors impossible de gagner face à elle. Pire : on peut définitivement se bloquer l'accès à une zone cruciale en appuyant sur un mauvais interrupteur, et il suffit de sauvegarder la partie après avoir fait cette boulette pour n'avoir d'autre choix que de recommencer le jeu depuis le début. C'est ce point précis qui me dérange le plus car il me parait vraiment aberrant.
Des défauts il y en a bien entendu d'autres : des déplacements rudimentaires, un inventaire mal fichu, une évolution des personnages basique, un système de commerce trop peu développé, quelques moments de "je-sais-pas-ce-que-je-dois-faire", des allers-retours assez casse-pieds... mais rien qui ne gâche vraiment l'immersion et l'ambiance du jeu.
Ambiance d'ailleurs renforcée par la bande-son qui, bien qu'étant entièrement en midi tout vieux, arrive à nous plonger encore un peu plus dans cet univers sombre. Ainsi les cavernes du Draracle ou encore la Tour Blanche bénéficient d'une atmosphère dense et me foutaient vraiment les chocottes quant j'étais plus jeune. A noter que la version CD propose des dialogues entièrement doublés en VO. De quoi redécouvrir le jeu pour ceux qui, comme moi, n'avaient que la version disquette.
Bref je ne vais pas plus m'étendre, j'ai déjà trop parlé pour ne rien dire. Mais ce jeu est un véritable monument pour moi et je me devais d'en écrire une critique qui, à défaut d'être potable, montre au moins tout l'amour que je lui porte.