You will be baked() () and then there will be cake.
A force d'en entendre parler de partout il a bien fallu que je m'y essaie, à ce jeu dont je ne connaissais que le nom et quelques images intriguantes.
L'aventure commence à peine et je suis déjà enfermé dans une cellule. J'ai pourtant pas tiré la carte prison... Mais tout s'éclaire bien vite : une voix robotisée m'accueille chaleureusement, j'apprends que je suis un sujet de test volontaire et que je me trouve dans les laboratoire d'Aperture Science. De quoi craindre le pire. C'est alors qu'un trou bizarre se matérialise sur le mur qui me fait face, et je vois quelqu'un au loin. Une femme. Mais quand j'avance, elle avance aussi. Il a fallu du temps à mon cerveau pour accepter cette évidence : cette femme c'est MOI et je me vois de profil alors que je suis face à moi. Quoi la baise est-il se passant ?
Tout ça pour dire que le premier contact avec ce jeu peut être déroutant, surtout le principe des portails. Mais on s'y fait bien vite : en créant deux portails, si je rentre dans l'un je ressors par l'autre. Et inversement. C'est donc armé de mon générateur de portails et accompagné par cette mystérieuse voix robotisée que je dois résoudre plusieurs salles de test dont la difficulté augmente petit à petit. C'est parti.
Le scénario est plutôt maigre : les salles s'enchaînent, il faut les résoudre, et régulièrement la voix robotisée intervient pour nous guider ou nous donner des informations diverses. D'ailleurs cette voix c'est GlaDOS, l'intelligence artificielle qui semble régir les lieux et qui nous promet un bon gâteau si l'on parvient à résoudre tous les tests.
Les graphismes du jeu sont assez simples mais amplement suffisant. Les salles de test sont austères, garantissant une ambiance huis clos un peu inquiétante à la manière du film Cube. Il n'en fallait pas plus. D'ailleurs leur design est très intéressant, offrant quelques puzzles assez ardus sur la fin. Mais rien d'insurmontable. La bande son est également très dépouillée mais une chose s'en détache : la voix de GlaDOS est omniprésente et très efficace. Entre les piques légères en début de partie et les tentatives de raisonnement désespérées sur la fin, elle assure le divertissement et nous semblerait presque sympathique (bon j'avoue j'en suis totalement fan).
Quant au gameplay, c'est le vrai point fort du jeu. Il n'y a rien d'original au niveau du point de vue ou du déplacement, c'est une vue FPS et les actions sont minimes (tirer, sauter, attrapper un objet). La vraie trouvaille est le principe des portails. On peut en créer à volonté et n'importe où (du moment qu'il s'agit d'une surface à portails bien sûr, trop easy sinon) mais leur nombre est limité à deux : un pour entrer et un autre pour sortir. Evitons les paradoxes. Ces portails sont bien entendu indispensables pour résoudre les salles test : pour atteindre une plateforme en hauteur, franchir un ravin ou encore traverser la pièce dans les airs après une chute vertigineuse (ce qui est tout à fait cohérent, mais j'ai la flemme d'expliquer). Mais le plus drôle est probablement de créer des boucles de téléportation et de s'y coincer à l'intérieur (je vois mes pieds là bas trololo), ou d'y jeter un cube ou une tourelle.
Très fun donc, le jeu réserve aussi quelques moments de prise de tête dans les dernières salles mais globalement il n'est pas vraiment difficile. Les salles modifiées en revanche proposent des challenges vraiment ardus, notament celle des tourelles en cage qui m'en a bien fait baver (quoique, je m'y suis peut-être pris comme un pied).
Portal est très court, comptez deux ou trois heures maximum pour le boucler et seulement une heure si vous le connaissez déjà. Il n'en reste pas moins une expérience intense et unique dont le potentiel de rejouabilité est réhaussé par la présence de GlaDOS. Sérieusement, je ne le refais que pour l'entendre parler. Elle est si drôle.