Cette critique est aussi mal construite que les niveaux du Caire
Ce Tomb Raider frôle la perfection à de nombreuses reprises. La première moitié est vraiment excellente : l'entraînement, le premier tombeau, l'ensemble de Karnak et les merveilles d'Alexandrie... autant de niveaux regorgeant d'inventivité, d'énigmes, de pièges, et qui sont peu répétitifs bien qu'ils aient tous lieu en Egypte.
Là où le bât blesse c'est que la deuxième partie du jeu est beaucoup moins plaisante. Le Caire et son atmosphère glauque, ses niveaux clairement moches (regardez moi ces textures) et ses obstacles bien lourds comme le minotaure ou le dragon qui crache des criquets. Une phase du jeu qui m'a semblé durer une éternité. L'ensemble archéologique de Gizeh est peut-être plus intéressant mais tout ceci devient vite lassant, et surtout l'ascension des pyramides bourrées de gros scarabées pabô prend bien la tête. Quant au boss de fin... on ne peut même pas le qualifier de boss puisqu'il s'agit juste de le fuir lâchement. Enfin, très honnêtement le final ne m'a pas du tout plu. Non pas à cause de ce qu'il s'y passe mais plutôt parce qu'il ont expédié ça en un claquement de doigts dans une cinématique de 30 secondes, et hop on te fout le générique. C'est très moyen.
Malgré cette déception en ce qui concerne la deuxième moitié du jeu, je resterai sur un avis largement favorable. Déjà parce que certains niveaux du jeu sont probablement les meilleurs de tous les Tomb Raider (je pense surtout aux Chambres Sépulcrales, au Tombeau de Semerketh et à la Bibliothèque d'Alexandrie) mais aussi parce que cet opus laisse une grosse place à la réflexion. Les puzzles sont très nombreux, et le joueur devra très souvent trouver de lui même l'utilité de certains objets. Par contre il sera facile de passer à côté et de se retrouver lamentablement bloqué, c'est le revers de la médaille.
Un petit mot sur les mouvements de Lara, qui a peut-être gagné un chouilla en fluidité (surtout lorsqu'elle ramasse un objet, youpi) mais sinon c'est le même principe que pour les volets précédents. Le seul truc, mis à part le fait qu'ils ont gardé cette aberration qui est de pouvoir ramper aussi lentement qu'une grand-mère en déambulateur, c'est l'utilisation des cordes. C'est complètement anarchique ! Une fois ça passe, une fois ça passe pas. On ne sait pas pourquoi, c'est au bon vouloir de Lara on va dire. Alors quand il faut enchaîner deux cordes aller/retour, il vaut mieux s'accrocher. C'est dans ces moments que je suis bien content de jouer sur PC et de pouvoir sauvegarder toutes les 10 secondes. A part ça, l'apparition de nouvelles armes comme l'arbalète est bien sympa.
Oh et puis tant qu'on y est parlons de l'histoire ! On sent une volonté de retour aux sources : finis les niveaux ultra modernes et compagnie, ici toute l'histoire a lieu en Egypte (ce qui peut devenir lassant, mais le tout est très varié) et est prétexte à visiter moult tombeaux et merveilles enfouis. Le scénario en lui même est simple : Lara réveille un dieu destructeur, se rend compte de sa connerie et va tenter de la réparer. Voilà. Les Tomb Raider ne sont pas célèbres pour leurs histoires très fouillées, n'est-ce pas. Ce n'est de toute façon pas forcément ce que j'attends d'un tel jeu.
Nous avons donc ici ce qui est peut-être l'aventure de Lara Croft la plus riche et la plus difficile, mais la deuxième partie de l'histoire empêche ce volet d'atteindre des sommets. C'est dommage car on sent clairement une volonté de faire un vrai Tomb Raider dans les règles de l'art, et c'est pour ça, je pense, que ce jeu mérite tout de même un peu d'indulgence quant à sa fin en demi teinte.