Un clone de Zelda ? Je ne crois pas non...
Je me souviens toujours du jour où j'ai ramené ce jeu trouvé d'occasion un jour de l'été 1996 trouvé à petit prix, notamment parce que j'avais réussi à revendre The Ooze, ce jeu fut ma seule grosse erreur sur la console de Sega, mais passons.
Je n'ai clairement pas perdu au change avec Landstalker. J'ai adoré le jeu,et j'y rejoue encore aujourd'hui. Dire qu'il n'est qu'un clone de Zelda serait être dans l'erreur la plus totale. Mais je vais vous expliquer pourquoi.
Landstalker fut développé par Climax Entertainment, développeur qui avait déjà oeuvré pour Shining in the Darkness et le premier Shining Force. Il est sorti en octobre 1992 au Japon, et sortira un an plus tard sur les territoires européens, en anglais, français et allemand.
Dans ce jeu, vous incarnez un elfe du nom de Nigel ( Ryle en français), qui est chasseur de trésors. le monde peut bien s'écrouler, tout ce qui l'intéresse, lui, c'est d'aller piller des tombes, d 'en prendre les richesses et d'en tirer une somme conséquente à la revente. Vous le voyez, ici on incarne un être totalement cupide, avide de richesses, rien à voir avec le héros qui va sauver une princesse ! En rentrant de sa dernière chasse, voilà t-y pas qu'une petite créature le supplie de l'aider parce qu'elle est poursuivie par de vilaines personnes. D'abord incrédule,notre elfe se montrera intéréssé : en effet, la nymphe qui répond au nom de Friday sait où se trouve les trésors légendaires du roi Nole . Alors forcément, ni une, ni deux, il décide de partir avec sa nouvelle amie pour l'île de Mercator, là où les trésors sont sensés se trouver... Ce qu'il ne sait pas, c'est que l'île est remplie de dangers en tous genre,et qu'il ne sera pas le seul chasseur à convoiter lesdits trésors...
Landstalker est un jeu particulier : représenté sous forme d'un action-RPG comme Zelda, il s'en démarque en adoptant une vue de trois quarts, dite 3D isométrique. Cela permet un rendu inédit sur la console jusqu'alors, offrant de nouvelles perspectives, de créer de véritables volumes et de faire également des donjons à étages multiples, avec des passages de plates-formes parfois bien retors.
Nigel sera le seul personnage que vous incarnerez, accompagné de Friday. Cupide, certes, notre elfe est âgé de 88 ans, mais parait bien plus jeune qu'un homme normal. Il n'en reste pas moins que c'est quelqu'un qui s'attire vite la sympathie du joueur. Friday est assez susceptible, en revanche. Elle n'hésitera pas à soigner le joueur si le besoin s'en fait sentir...
Notre duo aura affaire à une redoutable rivale, Kayla, belle mais dangereuse, heureusement que les deux monstres qui l'accompagnent, Ink et Wally, n'ont pas la lumière dans toutes les pièces et font échouer la plupart de ses plans.
le duc de Mercator, dans la seconde moitié du jeu, sera aussi un rival dans cette chasse au trésor. Peut-être que le gouverneur de l'île est encore plus avide de richesses que notre héros, pour cela il sera prêt à toutes les bassesses, comme casser le phare principal de l'île pour empêcher les bateaux d'approcher . Devinez qui va devoir s'y coller pour réparer tout cela...
Ah et il ya aussi une princesse dans Landstalker ! Si, si, je vous assure! Mais elle, elle est l'inverse de Zelda, elle est totalement stupide, et serait plus à gifler qu'à sauver. Ce n'est d'ailleurs pas votre but, et Friday le lui rapellera avant d'arriver au dernier village du jeu!
L'île est toutefois peuplée de créatures autochtones, et souvent, ce sont des monstres un peu plus coriaces que la moyenne qui feront office de boss dans les donjons, lorsqu'il y en a. Les vrais boss, offrant vraiment un challenge, n'apparaitront qu'à la fin du jeu pour la plupart.
Votre progression sur l'île est toutefois très balisée : vous commencez au village de Massan où le maire vous a recueilli après une mauvaise chute. Après avoir inspecté un premier temple pour vous mettre sur la piste des trésors, et récupéré la fille du maire suite à enlèvement, vous partirez pour le village suivant. Et ce sera souvent comme ça : vous devrez aider les habitants pour progresser, sinon, il y aura soit un éboulement sur la route, soit il vous manquera un papier, ou une calamité se sera abattue sur un lieu pour pouvoir aller plus avant. Il y a sur l'île 6 villages, plus le dernier et celui de Friday, cachés, ce quif ait un total de 8.Véritables lieux de vie, c'est ici que vous pourrez refaire le plein d'objets de soins, de puissance, ou de nouveaux équipements pour votre elfe. Vous pourrez même vous reposer dans une auberge, et la sauvegarde se fera à l'église : il suffira de donner le livre marron avec un anneau bleu au prêtre pour sauvegarder votre fichier de jeu, il y en a 4 dans la cartouche, et on le choisit au début de chaque partie. Cependant, dans les donjons particulièrement longs ( comme celui du lac, avec ses portes à sens unique), on trouve parfois un prêtre pour enregistrer votre progression et même des objets de soin.
Parlons en des objets : Nigel peut se soigner en avalant une plante locale, le EkeEke, qui lui remettra la moitié de ses points de vie . Il pourra en transporter 9 dans son sac. En cas d'urgence, Friday pourra vous soigner. S'il veut le faire de façon plus efficace, il devra prendre des Dahl, des potions qui lui remettront toute sa santé, mais Friday ne pourra pas vous en donner, il faudra le faire manuellement. les points de vie sont représentés par des coeurs. Comme dans Zelda me direz-vous... Pas vraiment, non... Le chiffre des points de vies restants est affiché à côté, et il y a trois sortes de coeurs, appelés dans le jeu des "réserves de vie". les petits représentent une unité, les moyens 10 et les gros (enfin"le" gros) 50 points de vie. on trouve ces réserves de vie soit en magasin, bien que chères, soit dans des coffres, et elles s'ajoutent immédiatement à votre total. Et les objets de soin en seront pas de trop, avec des ennemis qui font assez mal. Sur votre route, vous croiserez des bulles, des champignons des orcs, des vers mutants, et j'en passe, dont la couleur représente leur résistance.
Pas de panique cependant, Nigel aura de quoi se défendre. déjà, à commencer par son armement. Il ne peut utiliser que des épées, mais celle de départ laissera vite la place à l'épée de feu, pui de foudre, de glace, et pour finir, l'épée de Gaïa qui déclenchera de véritables éboulements sur tous les ennemis à l'écran à pleine charge. Oui, les épées élémentaires ont une jauge, visible sur le hub en haut de l'écran, qui se remplit progressivement. A pleine charge, le coup sera plus efficace. les statues dorées permettent de maintenir la jauge pleine un moment... Les statues de gaia pemettent de provoquer des éboulement et parfois, c'est bien pratique pour avancer.
Notre elfe pourra également s'équiper de plastrons et de bottes offrant des avantages, vers la fin, une paire de bottes permettra de marcher dur les pics sans perdre vie.
dommage toutefois que l'équipement ne se trouve que dans la deuxième parite du jeu, avant, les pièces seront plutôt rares.
Les graphismes sont jolis : la technique utilisée n'a pas empêché les programmeurs de doter le jeu de graphismes de qualité : les sprites sont plutôt grands, les décors ne manquent pas de couleurs et si vous voyez un coffre, c'est qu'il peut forcément être atteint...
Les musiques reposent sur des mélodies simples, mais agréables, notamment dans les villes et sur l'atlas. dommage que les donjons n'aient, pour la grande majorité d'entre eux, une seule et même musique, qui à force finit par taper un peu sur le système. Pour le reste, c'est très bon, les bruitages sont assez nombreux bien que celui qu'émettent les ennemis lorsqu'on les tape soit bizarre... Après, ce n'est que mon avis...
La jouabilité est intinctive : A et C pour frapper, B pour sauter. Dans les phases de dialogues, ces boutons servent à confirmer ou refuser une proposition. Pour présenter un objet, il suffit de se présenter devant, et d'appuyer sur A pour ensuite le porter devant le gérant ou le prêtre. simple et efficace. Toutefois attention à la perspective pour les sauts : les phases de plates-formes seront nombreuses, et parfois retorses, tout comme certaines énigmes, parce que dans ce jeu, il faudra aussi faire fonctionner vos méninges. la gestion des collisons n'est pas forcément toujours bien gérée, mais c'est le seul eptit reproche que l'on peut faire.
La durée de vie est bonne , comptez une trentaine d'heures pour boucler l'aventure en ne connaissant pas le jeu, avec une difficulté progressive. Toutefois, certains donjons,certaines enigmes, seront bien retors mais on finit par s'en sortir, pour le commun des mortels, le jeu reste tout de même très accessible. Toutefois, certains donjons demandent du temps pour être franchis, notamment vers la fin du jeu.
L'histoire est simple mais efficace : une chasse au trésor sur l'île de Mercator. Il n'en reste pas moins qu'elle est plutôt bien écrite malgré une traduction en français plutôt ... bizarre, il faut bien l'avouer. Mais je vous assure, ici, il ne sera pas question de princesses ou de monde à sauver! je vous le redis, ici le but final sera un trésor légendaire! Avouez qu'incarner un être cupide, ne pensant qu'à sa gueule, ça nous change des clichés habituels non ?
Bien réalisé, offrant une perspective rare sur la console, Landstalker, bien qu'inspiré de Zelda, se démarque de son modèle sur de nombreux points. Et un jeu comme ça sur Megadrive, ça fait du bien, à chaque fois que j'y joue je ressens quelque chose d'unique, mais il se fait rare : il n'est pas inclus dans les compilations sorties par Sega, dommage. mais si vous tombez dessus à petits prix, n'hésitez pas, il vaut largement le détour sur cette console. Ce jeu servira d'inspiration pour un autre, qui sortira près de 6 ans plus tard car fait par une partie de l'équipe de Landstalker, sur PSX : il s'agit d'Alundra.
