Lorsque j'ai commencé à jouer à League of Legends, pendant la beta ouverte (en décembre 2009), c'était "pour voir", des fois que cet ersatz de DotA puisse arriver à la cheville d'un des rares jeux multijoueurs que j'avais essayés et aimés. Et là, j'ai été assez agréablement surpris : la réalisation était correcte, la jouabilité excellente, et, surtout, le jeu contenait des composantes originales jamais vues dans DotA.
Alors que Heroes of Newerth s'adressait aux joueurs de DotA hardcore détestant qu'on chamboule leurs petites habitudes (syndrome courant chez le geek, et plus généralement chez l'être humain), League of Legends a choisi de se démarquer de sa source d'inspiration, en commençant par de petits détails : des caractéristiques différentes pour les héros, une map symétrique d'ordre 2 (pardonnez-moi, j'ai fait trop de chimie), des buissons pour se cacher, pas de possibilité de tuer ses propres sbires, etc. Résultat : les mécanismes du jeu, sans pour autant être à l'opposé de ceux de DotA, sont suffisamment différents pour proposer une nouvelle expérience de jeu. Tout ceci pour zéro euro : League of Legends fonctionne selon le modèle du Free-to-play, et permet à ses joueurs de profiter pleinement du jeu sans débourser un centime.
Depuis la beta ouverte, les choses ont évolué. Un nouveau héros sort toutes les deux semaines, et Riot Games, à l'écoute de sa communauté, modifie son jeu en fonction des réactions des joueurs. Le jeu se verra très prochainement enrichi d'un nouveau mode "domination" (cf. le mode de jeu du même nom dans Unreal Tournament), et l'histoire n'est pas près de s'arrêter.
Je pardonnerai à Riot certains détails techniques, imputables à la jeunesse de l'entreprise (notamment la qualité déplorable du service en Europe au début de l'année 2011) et rectifiés en majeure partie depuis. C'est du très, très bon travail. Je mets 10/10, -1 car :
- le matchmaking, qui répartit automatiquement les joueurs en fonction de leur niveau, mérite quelques petites améliorations ;
- la communauté de League of Legends n'est pas des plus agréables (mais ce n'est pas la faute de Riot) ;
- la perfection n'est pas de ce monde.