Descend towards the bottom of the moutain. We can meet there...
Pour le Roi, nous n’avons pas été de très sages sujets : il décide donc de nous envoyer sur le mont Grimrock, avec la promesse que si, par le plus grand des miracles, nous arrivons à en sortir, nous serons graciés. Largués au sommet, il s’agira d’explorer 13 niveaux, en déjouant pièges, puzzles et énigmes au sein de couloirs peuplées de viles créatures.
Au temps où les graphismes sont de plus en plus ambitieux, avec une recherche du détail et de réalisme accrus, quel rafraîchissement de voir cet hommage aux "good old games", et en particulier à Dungeon Master !
La troupe de héros – choisie et configurée en début de partie - ainsi que la majorité des ennemis, ne se déplacent que case par case avec la possibilité de pivoter. L’exploration du donjon en devient particulièrement délicate : on peut donc vite être encerclé - c’est-à-dire complètement bloqué - et les secrets à trouver exigent souvent des allers-retours dans des couloirs sombres, que seule notre torche éphémère (ou éventuellement un artéfact magique) illuminent. Les niveaux sont donc vite labyrinthiques - entre les murs qui s’ouvrent ou qui se ferment, les couloirs qui vous font faire demi-tour sans qu’on s’en aperçoive, les trappes et les téléporteurs, sans parler des interrupteurs dissimulés qui donnent accès à des zones cachées... Mais la qualité sonore et graphique est telle que le plaisir est présent tout au long du périple, et ce, malgré seulement trois atmosphères différentes. Le traitement de la lumière est très réussie, les graphismes et les textures n’ont pas à rougir quand on sait que le jeu demande moins d’un giga d’espace disque. L’immersion induit un suspens constant et l’apparition d’un monstre est vite synonyme de soubresaut et/ou de panique.
Ce n’est d’ailleurs pas un jeu bourrin : les combats en corps à corps brutaux se finissent souvent mal pour nous. Il s’agira alors de la jouer "tactique et matière grise" : réussir à attirer un ennemi trop puissant sur une trappe puis le faire tomber en activant l’interrupteur adéquat ? Pourquoi pas ne pas l’enfermer dans une pièce ? Ou bien prendre son mal en patience en adoptant la bonne vieille ruse du "hit and run" ? Il est cependant possible de nettoyer chaque salle de chaque niveau (hormis deux ou trois exceptions) dans le but de l’explorer sans une mauvaise surprise au moindre détour. Les énigmes et puzzles ne demandent que peu de réflexion et ne sont jamais bien longtemps un obstacle. Quelques recettes (soins, antidotes, etc.) et sorts pourront être appris en cours de route grâce à des parchemins posés ici ou là. Et heureusement, pour nous, la mort d’un de nos équipiers n’est pas définitive : des cristaux de vie sont présents à chaque niveau, histoire de ramener à la vie ou de soigner nos braves combattants.
La cerise sur le gâteau se trouve être les bonnes idées qui permettent de prolonger ou de corser l’expérience de jeu :
- Le mode sans carte - où, comme à l’époque, on dessinait nous-même la configuration des niveaux sur un modeste bout de papier.
- Le fait de retrouver des notes d’un certain Toorum - pouvant débloquer un nouveau personnage.
- Ou encore la notion de faim - les personnages trop affamés ne se régénèrent plus.
En un clic : Une expérience de jeu différente – mais pas novatrice – une direction artistique de choix et une immersion surprenante font de ce Legend of Grimrock une bonne surprise et un chouette jeu de qualité.
PS : Captures d'écran disponibles sur mon site...