Dans cette période de vaches maigres que traverse la Wii U, la sortie de Lego City Undercover a ressemblé à l’oasis au milieu du désert. Jugez plutôt : une exclusivité Wii U par un éditeur tiers ! Impensable et du jamais vu depuis ZombiU. Même Rayman Legends, pourtant terminé, a préféré jeté l’éponge pour s’acoquiner avec d’autres plateformes.
Pour cette grande occasion, Telltale Fusion a décidé d’abandonner le dispositif qui a fait sa renommée : le gros succès cinématographique (Indiana Jones, Batman, Star Wars…) passé à la moulinette Lego. Undercover lorgne du côté de GTA et du bac à sable et quoi de mieux que des Lego pour un bac à sable ?
Ce qui frappe d’entrée et courra tout au long des 15 chapitres de l’histoire (un flic sous couverture qui traque le badboy Rex Fury), c’est l’humour omniprésent. Bon enfant, absurde, décalé, rempli d’easter eggs Nintendo et de références aux classiques du cinéma (Titanic, Dirty Harry, Matrix…) Lego City fait sourire et même souvent franchement rire, servi par un doublage français presque 4 étoiles, qu’il s’agisse des principaux protagonistes ou d’un simple passant. Un OVNI tant le JV actuel évite soigneusement la rigolade, et même tout simplement le trait d’humour.
Tel l’agent Chase McCain, Undercover voit double dans sa construction. C’est un bac à sable et c’est un jeu Lego.
Si Lego City est moins grande qu’une ville fictive de GTA, elle est remplie de choses à faire, de secrets, de trucs inédits et de curiosités. Chaque costume, débloqué dans les chapitres de l’histoire, permet une exploration de plus en plus importante et profonde de la ville : le pompier ouvrira des portes fermées, l’astronaute permettra d’utiliser un jetpack pour sauter plus haut, le fermier offrira la possibilité de voler de toit en toit… Lego City ne se dévoilera vraiment qu’une fois le scénario terminé (20% du jeu à peine) avec tous les costumes rassemblés. Un vaste terrain de jeu qui ravira les amateurs de bacs à sable, de collectionnite et de secrets divers.
Dans les 15 chapitres du scénario, quand on déclenche une mission principale, Lego City privilégie les environnements fermés. Il s’agira de progresser dans une zone délimitée où se mêlent plateforme, combats, puzzles simplistes... Le tout en alternant entre les aptitudes des différents costumes.
Si Lego City impressionne par sa densité et sa richesse, il se signale par sa facilité, voire même sa simplicité. Tout est fléché et fait pour ne pas perdre le joueur tant qu’on reste dans la partie balisée du scénario. Les combats et la conduite présentent peu d’intérêt et seule la partie plateforme, très peu automatisée, demandera un peu de dextérité. Ceci dit, aucun GTA-like ne s’est jamais fait remarquer pour sa difficulté insurmontable….
Si Undercover est une exclusivité Wii U, l’utilisation que Telltale fait du Gamepad déçoit quelque peu sur la longueur, au contraire d’un ZombiU. Il y a des plus non négligeables comme la carte accessible sur l’écran ou les raccourcis tactiles pour voir les objectifs mais, dans le jeu, le studio s’est contenté d’un radar (pour repérer des blocs cachés ou écouter des conversations) et d’un appareil photo alors que certaines scènes auraient gagné à un peu de folie, que permet la tablette de Nintendo. Rien de fondamental donc mais du toujours appréciable.
Un homme affamé sera moins regardant sur la qualité du repas qu’on lui sert. Et dans le désert vidéoludique que connait actuellement la Wii U, ce Lego City Undercover pourra même passer pour un met raffiné avec son humour contagieux, sa DA belle comme un camion de pompier en briques plastique et la richesse de sa ville miniature.