Dire que j’aime Jurassic Park relève de l’euphémisme. J’ai aimé beaucoup de films dans ma vie. J’en ai regardé des tonnes. Je reconnais volontiers que beaucoup d’autres films le surpassent, qu’il n’est qu’un excellent film à grand spectacle. Mais si je ne devais en garder qu’un, ça serait forcément lui.
C’était l’un des premiers films que j’allais voir au cinéma. J’avais 9 ans et j’aimais les dinosaures... Puis, j’eus pour mon anniversaire la VHS (oui, à l’époque, ça suffisait pour rendre heureux un gosse, rien à voir avec ces sales engeances suceurs de fric d’aujourd’hui qui veulent des iPhones). Je l’ai usée. Je connaissais chaque réplique ; je les connais toujours. C’est peu de dire que ce film à changer ma vie.
Je n’avais jamais touché à un jeu LEGO, c’était l’occasion.
Immédiatement, le joueur est confronté à un humour plutôt bienvenu qui va gouverner l’ensemble de son voyage sur les deux îles de l’univers Jurassic Park. Chaque île accueille deux hubs, chaque hub correspond à l’un des quatre films de la saga. Une courte campagne pour chacun d’eux permet de revivre les événements les plus marquants, sous le prisme de l’absurde.
Si la campagne du premier film est chouette, celle du dernier est plus que dispensable (avec un matériau de base aussi moisi, il ne fallait pas attendre de miracle non plus...), alors que celles des deuxième et troisième s’en sortent à peu près bien.
Une fois les quatre campagnes terminées, il ne reste plus qu’à revisiter chacun des hubs pour trouver tous les objets/personnages/trucs cachés. On met pas mal de temps à faire le tour, il y a des conneries planquées partout. C’est souvent très con mais ça colle avec l’ambiance générale décalée où la dérision règne.
Ça reste malgré tout assez léger et on s’emmerde vite. Chaque campagne est torchée en deux petites heures (en prenant son temps pour ramasser des pièces) et chaque hub propose systématiquement les mêmes défis et casse-têtes dont l’exploration dépasse péniblement les cinq heures. Rien de bien compliqué, donc, juste trop de choses pas intéressantes à faire.
Sans connaître les autres jeux LEGO, je me risque tout de même à reprocher à celui-ci de trop tirer sur la corde de la nostalgie et d'oublier de divertir intelligemment. Il y a finalement très peu de jeu en tant que tel, mais juste des petites promenades pour récupérer tous les items du coin avant de passer au suivant. Les défis ne présentent aucune difficulté et les dinosaures sont presque tous gentils. Autant dire que sans opposition, on s’ennuie ferme.
La réutilisation à outrance de certains thèmes casse parfois les oreilles et certaines voix françaises (j’ai joué en VF) sont vraiment éloignées des voix des films. Ça brise un peu l’ambiance, là aussi, mais ce n’est pas bien grave puisque vous finirez rapidement par ne plus en avoir grand-chose à faire. L’humour, sympa les premières heures, finit par devenir lourd.
J’ai noté pas mal de bugs durant ma partie. Je ne compte plus les fois où le personnage restait coincé contre un objet du décor, m’obligeant à lui péter la gueule avec l’autre personnage pour qu’il réapparaisse ailleurs. Pas mal de scripts oublient aussi de se déclencher, entraînant de nombreuses promenades inutiles à se demander ce qu’il faut faire pour avancer. Seule solution : recharger la zone pour débloquer le jeu !
Passons rapidement sur les graphismes pas folichons mais qui suffisent avec ce style visuel, sur la technique qui déraille parfois mais qui n’a pas vraiment d’importance dans ce type de jeu en dehors des bugs bloquants, et sur l’interface qui est carrément dégueulasse.
Reste un petit jeu inoffensif qui vous fera retraverser l’univers de chaque film que vous avez peut-être aimé. Je ne vous en recommande pas l’achat si vous n’êtes pas accro à l’univers. Et si vous êtes fan, assurez-vous de ne pas être du genre allergique aux « mondes ouverts » inutilement grands au vu de ce qu’ils ont à vous proposer. Il n’y a pas de quoi se perdre, mais vous allez vite vous rendre compte que vous vous faites chier...