Je ne sais pourquoi je m'étais mis en tête que le jeu était sorti deux ans après le premier opus mais non... c'est bien seulement un an après ! Ceci explique du coup le manque d'application qui saute de prime abord aux yeux, et ce dès les scènes d'ouverture : des décors moins bien agencés, dessinés et animés, une histoire assez bateau, du pixel hunt sorti des enfers, des énigmes dont la résolution est trop évidente ou au contraire des situations dont on peine à comprendre bah... ce qu'elles foutent ici tout simplement, ou dont la complexité apparaît bien trop superficielle, la relation Collard/Stobbart pourtant bien amenée (amoureux séparés par accident ou simple flirt voire potes de ionf ?) qui finit en une eau de boudin pas bien fraîche, des bugs très mal venus (dont un, bloquant : sauvegardez bien quand vous arrivez à la scène de tournage !!), des scènes "timées" nombreuses et sorties de nulle part qui, si tu les loupes, te font revenir à ta dernière sauvegarde qui date de Mathusalem... etc. Et ces objets dont on ne se sert jamais, ces dialogues pointant dans des directions semblant d'abord essentielles mais qu'on finit par presque oublier, abandonnées. Un exemple : arrivés en Amérique centrale, un douanier demande au couple de héros une "carte brune" pour pouvoir sortir du pays à leur convenance. Découlera de ça quelques dialogues entre les héros et deux policiers censés pouvoir filer ce dît papier puiiiis... plus rien. On n'en reparlera plus jamais et Nico et George finiront par sortir du territoire dans une ellipse très soudaine, heureusement magnifiée par une cinématique qui, comme toutes les autres, sont de vrais petits chefs-d'oeuvre.
Je m'égare peut-être mais je soupçonne que les développeurs souhaitaient créer un jeu bien plus massif. Je parlais de façon un peu vache d'un manque d'application plus haut, mais celui-ci découle très certainement d'un manque de temps de développement, ça me paraît presque évident. Je serais d'ailleurs très curieux de savoir ce qui a précipité la sortie du jeu à l'époque.
Mais malgré tous mes bas reproches, cet épisode me laisse de jolis images et sons en tête. Les nappes de flûte de pan à l'évocation de l'Amérique centrale et la musique dynamique qui doucement te révèle si tu es sur la bonne piste me collent toujours un p'tit frisson notamment. Marseille, les Caraïbes, Nicole enfin à l'action, la gosse qui pose trop de questions, le curé beatnik, le gros bourré à l'absinthe, les indiens musculeux au slip trop serré... J'y peux rien, ça me fait toujours marrer !