Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent - Épisode 1 par Crim
A chaque fois que j’entends le nom Broken Sword, connu dans nos contrés comme « Les Chevaliers de Baphomet » mon petit cœur nostalgique devient toute chose. En effet, il fut l’un des derniers grands jeux d’aventure en point & click à la fin des années quatre-vingt-dix, lorsque la 3D arriva avec la Playstation première du nom en porte-étendard. Lorsque Revolution Software lança un kickstarter courant septembre 2012, celui-ci ne tarda pas à être « funded ». Et pour cause, pour le cinquième épisode de la série, le studio décida de revenir à la 2D, après les échecs des derniers volets de la saga, eux en 3D. Prévu à la base pour être distribué en avril 2013, Revolution soft nous livre son jeu, ou plutôt la première moitié de son jeu avec plus de six mois de retard. Est-ce que ce délai a permis d’avoir un jeu correctement fignolé ?
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Dans ce cinquième opus des aventures de George Stobbart, un américain qui a le don d’être au mauvais endroit au mauvais moment, et de sa compagne d’aventure, la journaliste française Nico Collart, les deux compères se retrouvent à l’inauguration d’une galerie d’art en plein Paris. Pas de chance pour eux, un vilain monsieur débarque pour voler un tableau et tue le propriétaire des lieux. Sans attendre, George se lance dans l’enquête du tableau volé. D’entrée, on sent que le titre s’approche énormément des deux premiers opus de la série avec des décors sublimes, un gameplay à l’ancienne, une atmosphère tant tôt sérieuse sur les thèmes abordés, tant tôt légère grâce à l’humour de ce cher George. Autre fait marquant dans ce cinquième opus, cette Malédiction du Serpent sent bon le fan service. Déjà, l’action se passe dans Paris tout comme dans le premier opus. Du coup, on va retrouver des endroits et des personnages, comme le sergent Moue, qui ont marqué le premier épisode.
De même, on retrouvera la carte de Paris pour aller d’un lieu à un autre, en allant faire des petits tours dans d’autre pays d’Europe pour avancer dans l’enquête. Sans trop spoiler, il sera ici aussi question d’une histoire autour d’un mythe un peu mystique, comme l’histoire des templiers du premier opus. Sauf qu’ici, il sera question d’un groupe religieux datant du moyen âge, qui préfère vénérer Satan plutôt que Dieu. Evidemment, le tableau volé à une relation directe avec ce culte. Revolution Software arrive parfaitement à insérer ce côté mystique dans des faits réalistes grâce à une écriture au poil. C’est d’ailleurs l’un des points forts du titre : son histoire. Jamais lassant, le jeu avance à un bon rythme, ni trop lentement pour ennuyer le joueur, ni trop rapidement pour le perdre. Notons au passage l’excellente doublure du jeu en français, aussi bien dans le texte que dans les voix, même si celle de George est énervante, mais colle parfaitement au personnage.
Coté puzzle, on se rapproche plus de la version Director’s Cut de Broken Sword premier du nom, c’est-à-dire, énigmes à objet parfaitement classique des points & click avec des minijeux sous forme de puzzles. Comparés aux anciens titres, je les ai trouvées bien plus accessibles, mais pas faciles pour autant, ce qui permet d’éviter la frustration du joueur. Sur cette première moitié du jeu, je ne suis resté bloqué que sur une seule énigme. Heureusement, un système d’astuce est présent, et qui donne la solution de l’énigme au bout de deux ou trois indices utilisés. Là où le jeu pêche, c’est du côté technique. Si les décors sont en 2D, riches en détails, les personnages eux sont en 3D. Hélas, parfois le mariage des deux ne fait pas bon ménage, comme la toute première scène du jeu. On peut aussi lui reprocher l’invisibilité des objets à partir du moment où on les utilise, ce qui n’est pas pardonnable en 2013. De même que l’inventaire invisible, notamment pour les grands objets. A un moment, Nico est en train de passer le balai. Quand George arrive, elle met le balai dans sa poche (alors qu’elle n’a même pas de poche en plus !!). La scène devient totalement ridicule. Même si ces petits détails ne gâchent pas l’expérience de jeu, on aurait aimé avoir quelque chose de plus propre de ce côté-là.
Conclusion
En revenant à ses origines, Revolution Software nous fournit un Broken Sword digne des deux premiers épisodes de la série. Histoire intéressante, atmosphère au top avec l’humour de George qui fait toujours mouche, on attend avec impatience la deuxième partie de la malédiction du serpent. Si le jeu est très bien, pour qui aime les points & clicks, on regrettera tout de même les quelques petits défauts techniques que l’on ne pensait plus voir en 2013, surtout dans un jeu qui se déroule dans un univers réaliste. Pour un peu plus de vingt euros, le jeu mérite quand même de faire partie de votre ludothèque. Si vous n’aimez pas les points & clicks, passé votre chemin.