La Vie est belle
Life Is Strange pourrait être défini de bien des manières mais ce que ma mémoire de joueur retiendra c’est qu’il s’agit du premier jeu vidéo m’ayant donné le sentiment d’être humain. Jamais une...
Par
le 3 févr. 2015
96 j'aime
7
A partir d'un premier épisode gratuit sur lequel j'ai un peu traîné, sans être totalement convaincu au début, le jeu "Life is Strange" m'a finalement emporté. Dans le doute, en profitant d'un petit prix soldé, j'ai acheté la saison 1, soit les cinq épisodes.
Et, à la finale du premier épisode, j'ai été totalement conquis. A un point tel que j'ai enchaîné les épisodes, comme un réflexe de série télévisée dont on ne peut se détacher qu'une fois le dernier épisode terminé et que l'on retient encore son souffle alors même que le générique affiche les derniers crédits.
Vous incarnez le personnage de Maxine (alias Max), une jeune adolescente vivant dans une petite ville de l'Oregon, Arcadia Bay. Vous êtes étudiante à l'académie Blackwell dont le cursus est orienté vers les arts graphiques dont la photo, qui est votre spécialité. Au début de l'histoire, vous retrouvez, dans des circonstances particulièrement pénibles, votre amie Chloé, perdue de vue depuis cinq ans. Et, à ce moment, vous recevez un pouvoir : celui de pouvoir remonter le temps. Et, de fait, vous allez vous en servir. Souvent. Et les conséquences seront grandes pour tous les personnages que vous croiserez... et aussi pour vous même.
Fondamentalement, c'est une histoire policière. Empruntant les codes classiques d'une intrigue a suspense, vous serez amené à découvrir des indices, fouiller partout, explorer - parfois pas très légalement - divers endroits, et résoudre des énigmes en vous aidant parfois de votre pouvoir pour vous faciliter les choses (bien pratique, par exemple, de remonter dans le temps pour recommencer le hacking d'un smartphone que vous avez bloqué en vous trompant malencontreusement dans l'encodage du code PIN).
Il y a ces clins d’œil, drôles et inévitables, à Twin Peaks. Il y a ces personnages, parfois un peu cliché : ici, ce gosse de riche parfaitement infect; là, la jeune ingénue harcelée par les autres élèves;là encore, l'ancien militaire désagréable devenu agent de sécurité maniaque de la surveillance vidéo. Il y a ces moments touchants, frôlant le mièvre parfois, de douce camaraderie et d'amitié. Il y a ces décors, nimbés d'une douce lumière dorée de coucher de soleil ; ces ambiances de petite ville côtière, isolée du monde, avec ses mystères, ses petits bonheurs et ses quelques drames.
Et puis, il y a les choix que vous serez amené à faire. Parfois légers mais le plus souvent lourds de conséquences. Un peu comme la série The Walking Dead de Telltale, certains vous déchireront moralement, vous impliquerons psychologiquement et vous ferons réfléchir longuement sur la meilleure option à prendre.
Car là est toute la force du jeu : une prise de conscience morale sur des thèmes aussi fondamentaux que le destin, le temps qui passe, la valeur de la vie et de la cruauté du deuil. Sans sombrer dans le pathos, à la frontière des réalités possibles, vous comprenez que ce pouvoir qui vous est donné est plus une malédiction qu'un bienfait. Tout est dans le choix et les conséquences chaotiques qui en découlent.
Une histoire riche et puissante, telle que je l'espérais, contée par le studio français Dontnod Entertainment et édité par Square Enix. Un conte magique, terriblement humain, qui vous laisse déchiré, heureux et triste à la fois car, voyez vous, aucun choix n'est totalement satisfaisant. Rien n'est parfait... on s'arrange juste pour que ce soit le moins pire possible. Comme la vie.
Et je vous le dis : méfiez-vous du papillon bleu.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste On nous raconte des histoires
Créée
le 23 janv. 2018
Critique lue 166 fois
D'autres avis sur Life is Strange
Life Is Strange pourrait être défini de bien des manières mais ce que ma mémoire de joueur retiendra c’est qu’il s’agit du premier jeu vidéo m’ayant donné le sentiment d’être humain. Jamais une...
Par
le 3 févr. 2015
96 j'aime
7
Ceci n'est pas une critiqueVoici des liens vers des critiques qui reflètent mon avis : http://bit.ly/1NyXCrg et http://bit.ly/1HPEXlM Vous pouvez vous lancer dans cette lecture une fois l'épisode 1...
le 9 avr. 2015
94 j'aime
150
A la fin de mon parcours de Life is Strange, si le jeu m'avait laissé une impression positive, celle-ci était malgré tout nuancée par rapport aux divers avis dithyrambiques que j'avais pu retrouver...
le 22 août 2016
65 j'aime
16
Du même critique
Masaaki Yuasa est lui aussi japonais et est un grand de l'animation. Designer graphique, intervalliste, scénariste et réalisateur, il conduit une carrière très riche depuis 1989 à travers de...
le 18 févr. 2018
7 j'aime
En 1930 à Paris, Luis Buñuel se fait démonter après la projection de son film "Le chien Andalou". Film authentiquement surréaliste et provocateur, ça ne passe pas auprès, notamment, de la Ligue des...
le 3 avr. 2019
5 j'aime
1
En parcourant des présentations du jeu "Eastshade" (du studio du même nom), beaucoup présente le jeu comme un "Skyrim" indépendant. Ayant joué (déraisonnablement) longtemps sur ce dernier, je vois...
le 3 mars 2019
5 j'aime