« Life is Strange 2 », c’est un jeu marquant, qui rappelle, s’il le fallait encore, que le jeu vidéo, ce n’est pas que du pan-pan boum-boum.
C'est l'histoire de deux frères américains aux origines mexicaines. L’un a seize ans, l’autre neuf. A la suite d’une bévue policière, au cours de laquelle leur père est assassiné, leur destin bascule : ils deviennent, bien malgré eux, des fugitifs condamnés à l’errance. C’est le début d’un road-trip initiatique à travers les Etats-Unis.
Comme cela était déjà le cas dans la première saison, l’intrigue conjugue réel et imaginaire, tandis que les choix du joueur, à certains moments clés, ont une incidence plus ou moins conséquente sur la suite du scénario (il est d’ailleurs toujours aussi saisissant de les confronter à ceux opérés par les autres joueurs).
Cette seconde saison aborde, souvent avec justesse, des thématiques très intéressantes : le racisme, la difficulté de grandir, la marginalisation, l’homosexualité, l’abandon maternel, etc.
En filigrane, il y a cette fois une critique politique claire des Etats-Unis.
« Life is Strange 2 », c’est une aventure intimiste, une ode à la liberté qui prend son temps, pose ses enjeux, ennuie, surprend, secoue et qui, au final, fait réfléchir. Alors oui, quand il est touche ainsi le sublime, le jeu vidéo est un art aussi grand que le cinéma ou la littérature.
P.-S. Sa bande originale est toujours aussi éclectique que qualitative, pour ne rien gâcher.