Il y a plein de choses qui ne vont pas dans Double Exposure. À commencer par le réseau social Crosstalk, une espèce de Twittagram où les personnages partagent en permanence leurs hot takes. À chaque fois que Max prend un polaroïd, la photo est directement postée sur Crosstalk avec un commentaire un peu con. Si on passe outre le fait que ce n'est pas comme ça qu'un polaroïd fonctionne, c'est incohérent avec le personnage de Max et son approche de la photographie. Je trouve aussi dommage que l'on soit aussi limité dans le choix des sujets et angles de photos. Il y a une dissonance entre les photos exposées par Max qui ont fait d'elle une artiste reconnue, et les photos prises tout au long du jeu.
Ensuite, sur le plan narratif, il y a un bon fond avec l'idée des deux timelines, quelques plot twists inattendus, et des personnages attachants. Mais mon impression générale est que c'est un grand méli-mélo d’idées mal exécutées et d’incohérences, notamment toute la backstory autour de Maya. Aussi, Amanda n’est pas assez intégrée à l’histoire et la romance est parachutée avant qu’elle ne soit vraiment présentée.
Par rapport à LiS 1 et True Colors, j’ai trouvé dommage que la musique prenne moins de place dans Double Exposure, en dehors de quelques morceaux sympas joués au bon moment. Dans True Colors, c’était un élément central et les scènes d’Alex à la guitare étaient parmi les moments les plus mémorables. Mais la guitare de Maxine est purement décorative.
Alors pourquoi je recommande quand-même le jeu ? Parce que j’ai passé un bon moment malgré tout. Même de la main de Deck Nine et pas les créateurs originaux chez Dontnod, on retrouve l’ambiance Life is Strange, un bel univers visuel (paysages enneigés, architecture, oeuvres d’art, style peinturesque), et un bon soundtrack indie. Mais ce n’est pas la claque de LiS 1. C’est la volonté d'un éditeur cupide, exécutée par des fans du jeu original.