Les deux premiers FF XIII étaient chiants, d'une linéarité sans précédent, un scénario mou du genou, un système de combat soporifique. Autant dire que j'ai attendu que Lightning Returns soit au plus bas prix possible pour me lancer dans la conclusion et enfin achever cette trilogie symptôme de son époque vidéoludique.
Lightning doit cette fois sauver le monde en deux semaines, enfin elle doit plutôt s'y préparer en récoltant le plus d'âmes possibles avant le Ragnarok. En gros, c'est un mix inattendu entre Majora's Mask et Valkyrie Profile. FF XIII oblige, le monde est un peu moins enchanteur que Termina et les personnages sont bien moins charismatiques que ceux du jeu mythique de tri-ace. Les habitants du monde de Lightning Returns ne sont en effet pas trop embêtants. On sauvera l'âme d'une gamine en récupérant sa peluche ou on évitera une fin définitive à un musicien en récupérant des partitions. Qu'on soit clair tout de suite, les quêtes ne sont pas le point fort du jeu et sont franchement peu intéressantes.
A l'instar de Majora's Mask, le monde se sépare en 4 parties mais qui sont cette fois toutes explorables dès le début du jeu. Fini la linéarité décérébrante des épisodes précédents, on peut s'immerger complètement dans le monde, vivant qui plus est, que ce soit par la présence des ennemis, des PNJ ou des chiens errants.
Je parlais de symptôme de son époque et justement, j'ai lu à droite à gauche que le jeu était difficile. Alors soit ces personnes jouent avec la manette à l'envers ou je sais pas, mais Lightning Returns est tout sauf difficile. Les joueurs d'aujourd'hui crachent sur la linéarité des jeux actuels mais sont finalement bien perdus quand il s'agit d'explorer. En effet, si on cherche à finir toutes les quêtes d'une des 4 zones avant de passer à la suivante, on va vite se retrouver bloqué faute d'équipement correct. En faisant petit bout par petit bout, on s'octroie assez d'équipements différents (tout en sauvant les chiens errants et les peluches des gamines) pour affronter les boss de fin de chaque zone. Et puis bon c'est plus sympa d'essayer de se faire happer par le monde, même si ce n'est pas le plus enchanteur qui existe.
Le point fort de ce troisième épisode et qui peut justifier à lui seul son achat, c'est son système de combat. Exit l'IA qui fait tout toute seule en appuyant frénétiquement sur le bouton A et en changeant de style parfois, ici il faudra faire usage de la garde. Plus la garde est bien timée, moins notre héroïne aux cheveux roses se prendra de dégâts. Il faudra donc retenir un peu les patterns des ennemis, extrêmement simples, pour ne pas se faire descendre. Ah oui, Lightning ne peut pas se soigner et ses objets sont en quantité limitée. Chose folle dans un RPG : il faudra adapter son équipement et réfléchir. En considérant les réflexes de chacun et la capacité à sortir de son petit carcan linéaire, la difficulté de Lightning Returns est très relative.
Tactique dans le gameplay mais aussi dans l'optimisation, Lightning devra switch entre trois costumes différents, ce qui n'est pas sans nous rappeler FF X-2. A ce sujet, Nomura s'est bien lâché et certains costumes sont superbes et subliment Lightning, qui est d'ailleurs un personnage plutôt réussi à la base, même si elle lorgne un peu du côté de notre bon vieux Squall au niveau de la personnalité. Puisqu'on parle d'anciens FF, on a l'impression avec ce FF XIII-3 de retourner à un vrai FF au niveau du scénario, mais bon je n'en dirai pas plus, disons juste qu'on retrouve certains codes - un peu usés certes - des FF d'avant.
A 10 euros voire moins aujourd'hui, Lightning Returns est un RPG tout à fait sympathique, qui sort d'un rythme de quêtes un peu mou grâce à un système de combat enfin réussi dans la trilogie. Certains combats sauront mettre vos méninges et réflexes à rude épreuve, comme les boss annexes. Si, comme moi, vous n'avez pas aimé les deux premiers épisodes de la trilogie, ces éléments sauront vous convaincre de la finir. Le jeu n'est pas trop moche, même si certains décors auraient gagné à être plus détaillés et originaux. Même la musique, souvent insupportable dans FF XIII-2, est plus variée, presque plaisante. Et au moins, dites vous qu'on voit pas trop Serah et rien que ça...