Le diable est dans les détails
Inutile pour moi de faire le tour complet du jeu, il y a déjà tant d'autres qui l'ont très bien fait, avec plus de talent que je n'aurais su exprimer. Non, j'insisterai ici uniquement sur la morbidité du titre, qui le rend plus "mature", pour reprendre le terme d'un éternel débat, que n'importe quel autre titre qui se revendique plus ou moins officiellement comme tel. L'ambiance lourde, pesante, le décalage entre le personnage et la noirceur de son aventure sont autant d'éléments qui tendent à rendre Limbo adulte. Mais plus encore, ce sont les détails qui appuient cette ambiance, jusqu'à un picotement de révulsion sur certains passages. Il est relativement aisé pour tout développeur de proposer un combat contre un ennemi plus grand que soi qui finira par être tailladé par nos soins. La différence dans ce titre est simplement due au soin apportée à chaque animation et à chaque bruitage, qui rendent le démembrement plus crédible, plus organique, plus viscéral que jamais. On sent la vie dans les personnages, et c'est pour cette raison que leur mort en est d'autant plus crédible. On ressent l'existence des créatures, leurs souffrances n'en paraissent alors que plus réelles. Ainsi animations, bruitages et moteur physiques sont parfaitement coordonnés pour rendre Limbo si crédible que la moindre douleur rappelle les nôtres, bien réelles. Playdead a peaufiné son titre jusqu'à l'usinage du moindre rouage, pour une ambiance glauque assurée. Le diable est décidément dans les détails.