Où l'on apprend de l'évolution organique du jeu vidéo en ce monde contemporain.

:) Je souris parce que de toute évidence notre petit nouveau mal aimé m'a ravi, au propre comme au figuré. C'est bien simple bonnes gens : si je vous dit "j'ai lu un livre sur l'amour, la nostalgie et la solitude", vous pourrez sans peine vous imaginer qu'un tel livre existe. Mais si je vous dit la même chose à propos d'un jeu, vous aurez du mal à situer de quoi il peut s'agir. Un jeu, après tout, c'est "action, RPG, stratégie, etc.", il faut un genre et non un thème. Beh ouais, beh nan.

Little Inferno fait partie de la catégorie des jeux qu'on regardera dans un futur pas si loin comme ceux qui auront fait le pas de proposer une écriture vidéoludique thématique. Il s'agit pour Little Inferno de jouer (sans jeu de mot) dans une autre catégorie, qui par pitié ne pourrait être réduite à "indie". C'est la catégorie du vécu avant celle de la représentation. Kesako ? La majorité des jeux contemporains re-présentent : il rendent présente au joueur une réalité interactive lui proposant des objectifs. Ils re-présentent. Little Inferno aussi, mais pas que. Le but est d'attaquer directement sur le vécu : quel est le vécu de celui qui face à l'inferno jette et rejette les souvenirs d'un monde ancien et distant au feu ?

Passons sur la qualité irréprochable du titre au niveau technique et humoristique - c'est un jeu qui propose une Idée (avec un grand I) et qui s'y tient admirablement. Mai nous sommes toujours malheureusement plongés dans cette aire du jeu où il est difficile de capter cet aspect des choses. C'est comme ces gens qui me disent, touchant à Minecraft pour la première fois "je vois pas en quoi c'est fun de taper des blocs avec ta main pendant des heures", ce à quoi je réponds "ça ne l'est pas, alors, pourquoi tu le fais ?". Pareil ici. Pas fun de juste regarder brûler des objets ? Ne faites pas qu'utiliser vos yeux, et alors vous verrez.
IIILazarusIII
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 janv. 2013

Critique lue 789 fois

31 j'aime

4 commentaires

IIILazarusIII

Écrit par

Critique lue 789 fois

31
4

D'autres avis sur Little Inferno

Little Inferno
Ashen
8

Dans ma pipe je brûlerai mes souvenirs d'enfance.

Little Inferno, comme tous les jeux indépendants, est à prendre avec beaucoup de distance en tant que " jeu ". Même ceux qui recherchent autant d'objectifs que dans World of Goo seront déçus, mais...

le 14 mai 2013

12 j'aime

4

Little Inferno
JZD
8

Fire, walk with me !

Une fois n'est pas coutume, il faut que je vous en parle alors que je n'ai joué qu'une petite heure avec mon nouveau jeu ! Un Little Inferno ! Oui, oui, oui ! Un vrai Little Inferno ! Mon papa m'a...

le 10 mars 2014

12 j'aime

Little Inferno
Khaali
3

Fumisterie

Les jeux avec un sous-texte, voire une morale, sont finalement assez rares; en tout cas bien plus qu'en cinema ou litterature. Little inferno est un de ceux-là (c'est d'ailleurs pourquoi je lui ai...

le 9 juin 2013

7 j'aime

Du même critique

Forrest Gump
IIILazarusIII
9

Pas l'histoire d'un idiot, l'histoire d'un "surhomme".

Forrest Gump est pense-t-on souvent l'histoire d'un idiot, qui est le prétexte à revisiter l'histoire des U.S.A.. Son regard naïf est idéal pour nous permettre de revivre ces moments clés avec une...

le 10 déc. 2010

215 j'aime

16

Wall-E
IIILazarusIII
9

Un poème, un poème.

Mettre 9 à Wall-E ça me fait bizarre, mais quand je clique sur 8 je ressens comme un sentiment d'injustice. Les plus scrupuleux me pardonneront cet accès de générosité. Wall-E, je le vois comme un...

le 17 déc. 2010

104 j'aime

11

Hotline Miami
IIILazarusIII
9

Un délice pour philosophe.

Alors là faut pas déconner. Hotline Miami est énorme. É-no-rmeuh. C'est une expérience intraitable sur la représentation de la violence. Mais attention : bien qu'ils soient délicieux, je ne parle ni...

le 12 janv. 2013

89 j'aime

10