Où l'on apprend de l'évolution organique du jeu vidéo en ce monde contemporain.
:) Je souris parce que de toute évidence notre petit nouveau mal aimé m'a ravi, au propre comme au figuré. C'est bien simple bonnes gens : si je vous dit "j'ai lu un livre sur l'amour, la nostalgie et la solitude", vous pourrez sans peine vous imaginer qu'un tel livre existe. Mais si je vous dit la même chose à propos d'un jeu, vous aurez du mal à situer de quoi il peut s'agir. Un jeu, après tout, c'est "action, RPG, stratégie, etc.", il faut un genre et non un thème. Beh ouais, beh nan.
Little Inferno fait partie de la catégorie des jeux qu'on regardera dans un futur pas si loin comme ceux qui auront fait le pas de proposer une écriture vidéoludique thématique. Il s'agit pour Little Inferno de jouer (sans jeu de mot) dans une autre catégorie, qui par pitié ne pourrait être réduite à "indie". C'est la catégorie du vécu avant celle de la représentation. Kesako ? La majorité des jeux contemporains re-présentent : il rendent présente au joueur une réalité interactive lui proposant des objectifs. Ils re-présentent. Little Inferno aussi, mais pas que. Le but est d'attaquer directement sur le vécu : quel est le vécu de celui qui face à l'inferno jette et rejette les souvenirs d'un monde ancien et distant au feu ?
Passons sur la qualité irréprochable du titre au niveau technique et humoristique - c'est un jeu qui propose une Idée (avec un grand I) et qui s'y tient admirablement. Mai nous sommes toujours malheureusement plongés dans cette aire du jeu où il est difficile de capter cet aspect des choses. C'est comme ces gens qui me disent, touchant à Minecraft pour la première fois "je vois pas en quoi c'est fun de taper des blocs avec ta main pendant des heures", ce à quoi je réponds "ça ne l'est pas, alors, pourquoi tu le fais ?". Pareil ici. Pas fun de juste regarder brûler des objets ? Ne faites pas qu'utiliser vos yeux, et alors vous verrez.
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