Little Nightmares fut une expérience claustrophobique pour mon esprit. La première production de Tarsier Studio nous immerge en effet dans "l'Antre", ce monde dont on ne sait rien mais duquel on ne peut vouloir que s'échapper tant il est malsain et surtout pourri, d'abord à travers ces espaces métalliques froids et exigus où même la lumière ne semble pas vouloir s'aventurer puis de façon organique entre les monstres difformes et les chaires pourrissantes qui jalonnent le parcours mystérieux de Six, cette frêle et petite héroïne armée de son briquet et dont on ne verra que le ciré jaune contrastant avec la froideur des couleurs environnantes.
C'est donc véritablement sur son ambiance (sonore comprise) et sa narration que le titre séduit mais, ayant déjà joué à Limbo et surtout Inside (en terme d'ambiance, attention bijoux), je n'ai pas été au final plus subjugué que ça face à cette nouvelle aventure qui joue sur le même tableau, la 3D et un message désabusé sur l’enfance en plus.
Pour la 3D, si elle apporte indéniablement quelque chose mais elle vient nous poser quelques problèmes (parfois jusqu'à l'agacement) lorsqu'à certains moments, la difficulté ne se situe que dans une mauvaise appréciation de la profondeur ou des distances. Car au-delà de cet aspect, le jeu n'est en soit pas très difficile et on se retrouve principalement à mourir/ajuster/recommencer lorsque les concepteurs l'ont décidé avec des effets de surprises dignes des meilleurs films d'horreur.
Quant au message, si au-delà de cette fuite, l’histoire reste très abstraite et ne donne pas forcément de clés de compréhension, elle véhicule un message très fort sur les traumatismes de l’enfance maltraitée par la violence du monde des adultes. Si Six n’est que fragilité, ses bourreaux ne sont que des ogres aux caractéristiques physiques exacerbés par l’emprise qu’ils exercent sur elle. Et pour que le cauchemar soit total, il ne vous reste plus qu’à aller au bout de ce mystère où chaque petite chose, chaque immense trauma, semé sur le parcours de notre héroïne, laissera sur son corps et dans notre esprit sa marque indélébile.