Souvenirs, souvenirs...

Il y a longtemps, lorsque je découvrais Chrono Trigger au détour d'une Super Nintendo prêtée par des amis pour un week-end, la découverte du JRPG fut une véritable claque vidéo-ludique avec l'arrivée d'une histoire longue et haletante. L'intérêt tranchait avec les éternels jeux de plateforme que j'enchaînais sur ma Nintendo. Au revoir le apprend et recommence, maintenant, déroule le scénario et frotte toi à la spécificité non moins haletante de la stratégie pour les nuls avec le tour par tour. Les prémisses du calcul et de l'anticipation faisaient mon bonheur. L'essayer, c'était l'adopter.

Lost Sphear creuse le filon et déterre nos souvenirs. Le jeu de Tokyo Factory Feat. Squaresoft s'adresse directement à ce public nostalgique en revenant à ce format mignon que les trentenaires avaient découverts dans leur jeunesse avec FFVI. Graphiquement, tout y est et la jouabilité des combats est à saluer. Un système de périmètre (tiens Chrono Trigger) permet selon la disposition de notre personnage avant l'attaque, de toucher plus ou moins d'opposants. Parfois difficile, certains boss ne nous laisse pas le droit à l'erreur. C'est là les deux points forts de cet hommage.
En opposition, le soft pêche par son histoire bien trop téléphonée (et l'hommage vire au cliché) et un poil simpliste avec des personnages stéréotypés. Si le principe de la disparition du monde et sa reconstruction via la recherche de souvenirs résonne un peu dans le cœur des nostalgiques comme une mise en abîme, elle ne suffit pas à nous plonger pleinement dans cette intrigue en forme de déjà vu. La musique elle aussi ne s'encombre pas de grandes envolées lyriques et bien qu'adéquate en fonction des situations, elle souffre d'une certaine redondance à mesure qu'on revisite les mêmes lieux.
Il faudra attendre la fin supposée pour que l'histoire prenne un nouveau souffle et nous emmène vers une deuxième partie en forme d'add-on qui relève grandement le niveau.

Bref, Lost Sphear est un petit JRPG qui ne se foule pas trop, parfois un peu nunuche malgré sa difficulté en dents de scie. Il possède des atouts inspirés (le système de combat, les Exomechs, les artéfacts) mais reste inévitablement plat sauf peut-être dans sa dernière partie. Un peu mieux faire indéniable qui trouvera peut-être grâce à vos yeux s'il s'agit là d'une lune de miel avec ce type de jeu.