Somewhere over the Rainbow
Si vous êtes fan d'OVNI (objet vidéoludique non identifié), vous avez sans doute déjà entendu parler du très étrange LSD : Dream Emulator. Ce simulateur de rêve (!) a vu le jour en 1998 sur la Playstation première du nom. Sans bénéficier d'une sortie hors territoire nippon, le titre a malgré tout eu droit à un accès au PSN en août passé.
La légende raconte que ce jeu-concept est basé sur un journal de voyages oniriques, tenu pendant dix ans par un membre d'Asmik Ace Entertainment. Accompagné d'un CD et d'un bouquin pour parfaire le trip, LSD propose donc une expérience sans but ni explications. Après une intro pour le moins psychédélique, le joueur se retrouve face à un menu où l'option « Jour 1 » symbolise le départ de l'aventure.
Muni de sa vue à la première personne, LSD se moque de la cohérence, il la balance et elle s'envole en fumée. Il n'y a d'autres défis que de se promener dans des terrains tous plus bizarres les uns que les autres, de foncer la tête la première dans des murs / objets de toutes sortes, jusqu'au plongeon qui amène le réveil. Les parties sont courtes et plus les jours passent, plus les circonvolutions de LSD semblent absorber de la drogue. Les textures changent, deviennent folles, on est même parfois surpris par un visage gigantesque en gros plan ou un inattendu homme en imperméable qui décide de vous attaquer avec son couteau.
Encore un jeu qui partage entre le « j'adore » et le « je déteste » ? Pas forcément, car s'il faut bien évidemment avoir envie de rentrer dans le manège pour apprécier ces déambulations hasardeuses, il faut également accepter l'évidence : les défauts sont là. Premièrement, à découvrir aujourd'hui, les graphismes en vieille 3D font peur à voir, un obstacle à franchir. Les bruitages sortent également parfois de l'ambiance, tant nos pas prennent une allure ridicule. Mais surtout, si certains rêves sont prenants, d'autres s'avèrent répétitifs, car l'une des envies principales est clairement de découvrir quelque chose que l'on n'a pas encore vu. Ce qui n'arrive pas obligatoirement.
Malgré tout, LSD est une curiosité, un jeu à essayer au moins une fois (ou plus si affinités) pour les adeptes de concepts insolites. Les jours se terminent, se poursuivent et on se demande parfois si on ne vient pas de réellement rêver, tant les situations ne font aucun sens. C'est certain, LSD ne ressemble à rien de connu, par conséquent ses limites sont rapidement pardonnées au profit de son aspect unique. Il se raconte qu'une fois le graphique de conclusion rempli, il y aurait une fin à découvrir. Mais à part une vidéo sur youtube peu certifiée, personne ne semble l'avoir vraiment rencontrée. Un mystère de plus pour ce singulier émulateur de songes.