Ayant découvert avec enthousiasme il y a peu l'univers du jeu vidéo indépendant avec des titres comme Braid, Limbo, Super Meat Boy ou l'incroyable Fez (mon coup de cœur indé), j'espérais beaucoup de Machinarium. Séduit par la démo, je m'attendais à un petit chef-d'oeuvre du style point-and-click old-school. Je me suis même laissé tenté par la version collector. Malheureusement, dès l'ouverture de la boîte du jeu (import anglais) ce fut la déception. Tout d'abord, le coffret collector ne contenait ni le livret de concept-art, ni le poster A3 annoncés. Seulement le jeu, la BO et le walkthrough papier. Méfiance donc lors d'un éventuel achat sur un site de vente en ligne. D'autres acheteurs ont été victimes de cette déconvenue. Ensuite, concernant le jeu en lui-même, il faut reconnaître qu'il est grandiose en termes de graphismes, d'ambiance, d'humour et de poésie. Mais pas en termes de gameplay. Le personnage est vraiment lent à se déplacer et il est aisé de passer à côté des objets cliquables dans la mesure où le robot doit se situer juste à côté de l'objet en question pour qu'il soit détectable. De plus, impossible de faire machine arrière lors d'un déplacement du sprite. Etant donné son manque de vélocité, cela devient vite pénible. Enfin, le jeu est assez court. Seule la difficulté excessive de certains casse-tête rallonge la durée de vie du soft. Il est assez ardu de savoir quoi faire dans chaque décor et le recours aux bulles d'aide ou même au shoot'em up permettant d'avoir accès à la soluce sous forme de planches de BD est quasiment incontournable. De quoi briser totalement l'immersion dans l'univers pourtant visuellement très réussi du jeu. D'aucuns comparent Machinarium aux deux volets de la série Syberia. Effectivement, l'ambiance et le design des différents tableaux sont un peu similaires, mais l'histoire et le gameplay de Syberia sont tout de même d'une toute autre richesse et ses énigmes bien plus cohérentes.
Machinarium est en somme un jeu d'aventure intéressant à découvrir pour les amateurs du genre, mais qui serait passé inaperçu à la grande époque des pointez-cliquez du fait du déséquilibre des différentes énigmes qu'il propose, tantôt simplistes, tantôt difficiles à résoudre sans l'aide accessible in-game, comme si les concepteurs avaient anticipé l'impossibilité de franchir les obstacles sans coups de pouce. Cinq points tout de même pour la beauté des décors qui fourmillent de détails et d'animations souvent drôles ou attendrissantes.