Oh what a game, what a lovely game !

Croiser l'univers de Mad Max avec le système de monde ouvert à la GTA était une idée dingue mais séduisante. Après avoir terminé le jeu de fond en comble (sauf un unique trophée qui risque de me prendre encore quelques heures) en environ 65 heures, je dois dire que j'ai été globalement très satisfait de cette expérience dans les terres désolées. Enfin pas si désolées que ça, puisque Max est secondé d'un Gollum bossu à la langue bien pendue et parfois même d'un chien détecteur de mines.

Si l'idée d'affubler Max d'un sidekick était assez casse-gueule, et parfois carrément rageante à cause des répliques agaçantes de Chum, ce dernier s'avère très utile pour l'entretien et le maniement de la voiture, ce qui diminue même la difficulté d'un cran. L'aspect survie n'est en effet pas assez mis en avant et c'est l'un des principaux défauts du soft. On ne peut certes regagner de la vie qu'en mangeant des asticots ou des boites de nourriture pour chien assez difficiles à trouver, ou en buvant à sa gourde, qu'il faut remplir dès que possible, mais une fois le gameplay maitrisé, on ne se blesse plus trop souvent. La conduite de la Magnum Opus est entièrement personnalisable et il devient très difficile de la planter dans un rocher pour peu que l'on dépense un peu de ferraille (la monnaie du jeu) pour en améliorer la maniabilité et la carrosserie.

Quant aux combats à main nue, ils sont dans le même esprit que ceux des jeux Batman Arkham, il suffit de pointer le stick dans une direction en lançant une combinaison de touches pour que Max explose la tête des Warboys, tout en parant un coup au moment opportun. La difficulté vient plutôt du nombre important d'ennemis qu'on affronte à la fois, et de la variété de leurs tactiques de combat, qui force à cibler les plus forts en premier ou à jouer du fusil de temps à autre et mettre une cartouche dans le ventre à bout portant afin de se débarrasser d'une brute plus épaisse que ses camarades. En parlant des armes, elles sont peu nombreuses, et n'offrent pas la possibilité de se lancer dans des fusillades à la GTA.

Non seulement Max est le seul à posséder un fusil, mais il n'existe pas de système de couverture. Les Warboys auront de temps à autre les fameux bâtons explosifs entrevus dans Fury Road, ou un fusil de sniper, mais ils sont trop rares pour réellement offrir un quelconque gameplay d'armes à feu. On se contente donc des poings, du fusil (de près, et rarement, au vu des munitions réduites) et du harpon de la Magnum Opus, puissant et jouissif.

Le terrain de jeu est vaste, très vaste, et offre énormément de choses à faire et à collecter, malgré la redondance de ces quêtes secondaires. Abattre des structures métalliques appartenant aux Warboys, prendre des camps pour que des alliés les occupent, améliorer les forteresses de ces derniers ou même se lancer dans des courses à la mort (trop faciles hélas), voilà une petite idée de ce qui attend Max. Heureusement qu'il y a tant à faire, car la trame principale est courte. Elle regorge néanmoins de surprises

et de personnages déments et hauts en couleurs dignes de l'univers de George Miller. La violence est omniprésente, rien ne nous est épargné, du langage ordurier aux litres de sang qui coulent. Max ne ressemble ni à Gibson ni à Hardy, mais il reste un personnage passionnant, brutal, et sans concessions.

Ajoutez à cela des paysages désertiques de toute beauté, et même très variés (aéroport enterré sous le sable, dépotoir, désert rocheux, abris souterrains, ville pétrolière), des graphismes superbes (lumière, ombres, tempêtes de sable, reflets de carrosserie, profondeur de champ) et une excellente durée de vie, et vous tenez là un jeu fort sympathique qui devrait occuper les fans de la saga et des GTA-like pendant de longues heures !