♫ ♪ Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps... ♪ ♫

Autant je nageais récemment en plein délire Mad Max, avec le succès du fou-furieux Fury Road et le visionnage des vieux films avec lesquels j’avais envie de comparer ce dernier, autant la sortie de ce jeu vidéo m'avait complètement échappée. Fort heureusement, dans ces cas-là il y a les amis, toujours prêts à vous aider à rattraper le coup.

"Max. My name is Max."

Commençons cette critique par les points positifs: si le gameplay n’a pas grand-chose d’original (une carte ouverte à la Elder Scrolls avec un système de combat à main nue dans la lignée des Arkham), l’univers, lui, se veut directement inspiré de la saga cinématographique de George Miller. Et le moins que l’on puisse dire c’est que sur le plan visuel, cette adaptation vidéoludique s’en tire plus que bien. Le jeu fourmille de clins d’œil évidents (sans être pour autant grossiers) au matériau de base, en particulier du côté des personnages. L’apparence de son héros éponyme, pile à mi-chemin entre le baroudeur au blouson noir Mel Gibson et le solitaire et badass Tom Hardy, le méchant, pur concentré de tous les antagonistes des films réunis, la femme et sa fille, clin d’œil certain à la défunte famille de Max, le chien…
Sans parler de l’environnement post-apocalyptique très réussi, offrant des panoramas d’une qualité esthétique à en tomber par terre : océans de sables à perte de vue, autoroutes mutilées, pipe-lines se noyant dans des marécages de goudron, campements de fortune faits à partir de tôles, de carcasses d’avions, de barils de pétrole, d’échelles et de ponts de singe, etc. Tout y est, animé en plus d'une interaction très convaincante avec le joueur, entre attaques de nomades sanguinaires et tempêtes de sable meurtrières.

Le Bossu de l’Autre dune

Mais que serait le guerrier de la route sans sa marque de fabrique principale, à savoir les folles courses-poursuites au volant de son véhicule futuriste ? Que les fans se rassurent, toute la richesse du jeu réside là. En effet, après s’être fait — encore une fois — piquer sa bagnole par l’affreux de service, Max fait la connaissance d’un mécanicien sympathique et difforme nommé Chumbucket, qui ne tardera pas à lui confier les clés de la Magnum Opus, une voiture conçue spécialement pour affronter les routes hostiles et les dangers qui l’attendent. Ainsi, au fil de votre progression, vous aurez tout le loisir de customiser l'engin selon votre selon votre style de jeu : blindage à toute épreuve pour résister aux attaques et aux obstacles les plus mortels, moteur plus puissant pour améliorer la vitesse et la maniabilité, pot d’échappement pour filer à toute berzingue, carrosserie à l’ancienne, peinture à la mode et ornements de capots pour vous la péter… Étant donné le caractère peu amical de bon nombre des gars du coin, vous aurez également intérêt à équiper votre véhicule d’un arsenal meurtrier. Et pour notre plus grand plaisir, tous les coups sont permis : harpons explosifs, lance-flammes, scies circulaires, pointes anti-abordage, fusil de sniper… Autant d’ingrédients de folie que l’on s’amusera à tester lors de séquences d’assaut contre des hordes de véhicules ennemis, d’attaques de campements isolés ou encore de courses endiablées contre la montre (ou dans le pire des cas, la mort).

Max et les Ferrailleurs

En clair, sur le papier, Mad Max a tout ce qu’il faut pour séduire le joueur en mal de sensations. Hélas, il lui manque également beaucoup d’éléments vitaux pour parfaire son ensemble : pour commencer, l’histoire est beaucoup trop en retrait par rapport à ce que la richesse du jeu semble proposer. La fin tout particulièrement est décevante, tant elle précipite des événements qu’on aurait pris plaisir à voir se mettre en place plus progressivement. De même, le héros, s’il reste très fidèle à l’image du personnage crée par George Miller, ne se verra pas beaucoup évoluer, et ce malgré ses interactions avec de nombreux personnages hauts en couleurs, certains très inspirés mais guère plus mis en avant (le commentateur des courses avec ses ampoules partout, notamment, est une belle idée). On regrettera également et assez amèrement un panel de quêtes secondaires trop limité; hormis une ou deux missions assez originales (celles de l’église, de l’aéroport ou du convoi nocturne demeurant les plus intéressantes), tout ce que se bornera à faire notre héros demeurera de piller des épaves à la recherche de pièces de récup' ou de souvenirs dont le contenu ne fera guère avancer le schmilblick, de désamorcer des champs de mines ou éventuellement de gagner des courses afin d’enrichir sa collection de véhicules; véhicules dont aucun ne procurera de sensations de conduite comparables à celles de la Magnum Opus, ce qui, passé un certain temps a vite fait de dissiper le plaisir de jouer pour laisser place à une impression de meublage, de répétition et d’ennui.

Conlusion

Mad Max n’est certainement pas le jeu de l’année, ce qui est fort dommage car il y a là un riche potentiel qui ne demanderait qu’à être exploité. Tout en croisant les doigts pour une éventuelle suite plus aboutie et plus folle, on lui donne tout de même les encouragements car pour une première, c’est loin d’être mauvais !

Les plus :

• La Magnum Opus
• Le design et l’interaction de l’environnement post-apocalyptique
• L’ambiance respectueuse de la saga
• Certaines missions secondaires

Les moins :

• La quête principale
• Le principe assez répétitif
• Quelques personnages en retrait
• Du potentiel qui aurait mérité d’être plus amplement exploité

Note finale : 6.5/10