Peut-être le meilleur jeu musical de la DS
Quelque part à Paris, s'est formé un étrange coalition de studios, qui ont sorti d'excellents jeux sur la console portable de Nintendo, tels que Mekenslip ou Arkedo. On peut maintenant compter Pastagames.
Sous cette jaquette, qu'on peut qualifier d'assez classique, voir quelconque, et un éditeur pourtant connu pour être l'un de ceux qui ont gavé la DS de titres "casuals" et médiocre, se cache en réalité un petit trésor d'inventivité, un jeu qui comme son nom l'indique, mêle habilement musique et plate-forme.
Le personnage en effet, est un sympathique oiseau rose (à dents tellement que son sourire il a la classe d'un 007) qui tout au long de son aventure ou presque, court sur des fils (d'instruments, mais peut-être un peu électrique).
Après un petit détour par le tutoriel indiquant le fonctionnement du jeu, à savoir gratter des cordes avec son stylet, faire bondir son personnage, récupérer les "pièces" sur son chemin (qui sont en fait des sons), on voit la mélodie se mettre en place, et ça sonne bien, malgré l'aspect un peu midi diront certains.
Alors on continue, on fait les chansons les unes après les autres, on découvre des mouvements spécifiques, puis on rattrape le "méchant" (car voyez-vous ce jeu aurait un scénario), et se déroule alors un duel musical, plutôt axé sur le son des tambourins, et demandant de reproduire des notes un peu à la manière d'un jeu de simon je vous avouerais que ce n'est pas la meilleure partie du jeu).
Et puis on arrive assez vite à la fin, avec l'impression d'avoir joué à un jeu sympa, mais sans plus. Pourtant, ce serait une grossière erreur de s'arrêter là, puisque se débloquent par la même occasion les modes "Normal" et "Difficile".
Alors on redécouvre les musiques, et pas qu'un peu! Non seulement la mélodie est plus "étoffée" (plus de cordes à gratter au mètre), mais elle est surtout.. trois fois plus longue!
Si vous aviez apprécié les musiques lors du premier passage, vous serez alors servi lors du deuxième (sans oublier qu'il est possible de refaire à sa guise toute les musiques déjà terminées), car c'est réellement au moment où l'on commence le mode normal que ce jeu prend toute sa puissance, où la frénésie atteint le joueur, désormais capable de refaire un morceau pour le plaisir de la mélodie, ou du challenge.
Car du challenge il y en a, dès le mode difficile chaque musique peut devenir un vrai calvaire, et c'est là le seul réel défaut du jeu, c'est que l'on s'aperçoit que malgré leur qualité, toute les musiques ne se valent pas et l'on se surprendra à en refaire qu'une assez petite sélection à cause (en partie) du level design.
Puisqu'on en parle, la playlist se compose quant à elle principalement de musiques libres de droit (Vivaldi, Mozart, chants traditionnels pour le boss...) mais également de certains titres plus récents et bien connus (Le bon la brute et le truand, Fame, Madness), adapté par Yubaba, également responsable de la bande originale de Nervous Brickdown et Soul Bubbles, des deux studios cités dans l'introduction.
Parmi les défauts que je trouve personnellement assez mineurs, on peut noter l'absence de mode multijoueur ou encore l'impossibilité de jouer en normal dès le début, qui en a dérouté plus d'un apparemment.
Sinon on trouve parmi les autres options non-énoncées, un mode "freeplay" sympathique mais assez quelconque malgré ses apports, ainsi qu'un mode "chant" permettant de grappiller quelques points (mais pas indispensable pour faire un 100%).
Malgré tout, Maestro! reste un titre accessible à tous, avec un gameplay unique en son genre, une réelle rejouabilité, et pouvant offrir aux plus énervés d'entre-nous un challenge assez corsé, comme celui de la partie parfaite. Passer à côté en connaissance de cause serait une faute de goût.