18 ans après sa sortie originelle des mains du studio Illusion Softworks Mafia : The City of Lost Heaven revient sous la forme d’une Definitive Edition proposée par le studio Hangar 13(qui ont travaillé sur Mafia 3) et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce remake ne fait pas les choses à moitié.
Une refonte totale de l’univers
Quand on lance le jeu (testé ici sur une ps4 classique), on voit d’emblée l’énorme évolution graphique qu’a subit Mafia premier du nom. La ville ainsi que ses habitants sont magnifiés tout en conservant l’architecture originelle des quartiers cultes. Plusieurs portions de routes connaissent toutefois quelques modifications afin de mieux correspondre au gameplay. Les effets de pluie et de lumière sont très bien rendus par le moteur du jeu. Un petit bémol cependant lorsque l’on alterne entre des environnements intérieurs et extérieurs (bâtiments et tunnels). Le changement de luminosité entre les deux est vraiment fort, empêchant la plupart du temps de voir ce qui se trouve devant le joueur. Cela peut poser quelques problèmes lors des gunfight ou des poursuites en voiture, la luminosité pouvant dissimuler une voiture ou tout autre obstacle nuisible pour le joueur. À noter aussi un léger souci de clipping des environnements et des voitures principalement durant les phases en journée mais rien qui gâche l’expérience de jeu.
La bande son a elle aussi été remise au goût du jour. Celle-ci colle toujours parfaitement aux différentes ambiances du jeu et l’on ne peut s’empêcher d‘être transporté à l’écoute du thème du menu principal faisant remonter tant de souvenirs aux joueurs de la version de 2002.
Un gameplay peaufiné
Pour ce qui est du gameplay en lui-même, des modifications ont, là aussi, été apportées dans le but d’atténuer les quelques lourdeurs qu’il pouvait y avoir dans la version originale. On note cependant encore une certaine rigidité du personnage lors des affrontements contre les hordes de gangsters croisées dans les rues de la ville. La visée des armes notamment demande un temps d’adaptation. Il est cependant désormais possible de se mettre à couvert derrière différents éléments de décors. Le joueur peut aussi passer d’une couverture à une autre juste en appuyant sur triangle quand vous voyez une flèche apparaître à l’endroit où vous voulez vous rendre. Le côté infiltration a ainsi été légèrement amélioré avec maintenant une véritable possibilité d’éliminer les ennemis en toute furtivité. Il est même possible de déplacer les corps pour tenter de les dissimuler aux yeux des ennemis.
Les combats au corps à corps voient l’ajout de quelques finish move ainsi que d’une esquive (il suffit juste d’appuyer sur triangle quand la touche apparaît à l’écran). Malheureusement on peut reprocher aux combats d’être plutôt mous sans aucune impression de force lorsque l’on frappe ou achève les ennemis.
En ce qui concerne la conduite, on retrouve la lourdeur des véhicules des années 30 (lourdeur légèrement moins présente dans les premiers modes de difficultés mais pas complètement inexistante). Les policiers sont une fois encore sur le qui-vive. Il faut donc faire attention à votre façon de conduire (surtout dans le mode classique) : respecter les limitations de vitesse (merci le limitateur que vous pouvez activer ou désactiver à volonté), ne pas rentrer dans les autres automobilistes… Toute infraction peut entrainer une amende ou bien une arrestation (que vous êtes libres où non d’éviter).
Les difficultés de jeu proposées permettent des façons de jouer légèrement différentes. De facile à difficile, la conduite est moins axée sur la simulation avec des policiers moins regardant sur vos infractions. Les dégâts reçus sont également moins importants avec des trousses de soins qui rendent plus de santé. Le mode classique quant à lui reproduit la difficulté de l’époque. Les munitions restantes dans le chargeurs sont jetées lorsque vous rechargez, les forces de l’ordre sont intransigeantes, quelques balles suffisent pour causer la mort, les soins sont moins efficaces. Il est cependant possible de modifier la difficulté n’importe quand durant le jeu.
Graphismes, bande son et gameplay ont ainsi subit diverses modifications modernisant et améliorant l’expérience de jeu. Mais ce ne sont pas les seuls éléments à avoir été retravaillés. Le scénario lui aussi a subit quelques changements sans toutefois dénaturer la nature de l’œuvre.
Un scénario approfondi
Pour ce qui est du pitch de base de ce *Mafia Definitive Edition*, celui-ci reste identique au pitch de 2002. Vous incarnez Tommy Angelo, simple chauffeur de taxi de Lost Heaven qui se retrouve embarqué malgré lui dans une course poursuite entre deux familles mafieuses. Une chose en entraînant une autre, vous passez de chauffeur à membre de la famille Salieri pour laquelle vous effectuerez plusieurs missions allant de la destruction de véhicules à l’assassinat entre autres choses.
Les missions restent les mêmes qu’autrefois. Cependant, des cinématiques et des dialogues entre les différents personnages ont été rajoutés. Cela permet principalement de développer l’intrigue, de mieux l’expliquer, d’approfondir les personnages, leurs personnalités ainsi que leurs relations. On s’attache ainsi plus au trio de choc constitué de Tommy, Paulie et Sam et on apprécie d’avantage leurs interactions. À noter que le doublage (en anglais pour cette critique mais existe aussi en français) correspond parfaitement aux différents protagonistes.
Même si les missions restent globalement les mêmes qu’autrefois, certaines ont été quelques peu remaniées afin de gagner en cohérence. Certaines peuvent même se jouer de façon totalement différente (on pense notamment à la mission se déroulant à l’aéroport qui peut désormais se jouer en toute discrétion sans tirer un seul coup de feu). Les missions s’enchaînent donc sans faux pas et sans que les modifications apportées ne dénature l’œuvre originale. Mention spéciale pour la mission de course qui conserve toute sa difficulté d’autrefois pour le plus grand plaisir (ou non) des fans.
On a ainsi une meilleure mise en scène qui nous conduit tambours battant jusqu’à la conclusion de l’histoire. Celle-ci a également été remaniée pour mieux établir le lien avec sa séquelle. Les ajouts apportés à l’épilogue rajoutent d’avantages d’émotions et concluent le jeu de façon sublime.
Bien sur, une fois l’aventure principale terminée, il reste quelques petites choses à effectuer dans la ville de Lost Heaven grâce au mode course libre et la sélection de chapitres. Il est possible de trouver quelques collectibles sous forme de BD disséminées dans chaque missions et dans l’ensemble de la ville. Les missions de Lucas Bertonne, déjà présentes dans la version originale, sont également de la partie sous la forme de cartes postales à ramasser dans son garage. Ces dernières montrent un lieu dans la ville avec un petit indice textuel afin de localiser le véhicule à dérober. Le mode course libre se dote également de quelques missions de courses permettant de débloquer des véhicules ainsi que des tenues ou armes pour Tommy.
*Mafia Definitive Edition* était un remake attendu au tournant. La peur de voir l’expérience de 2002 dénaturée était présente. Cependant, c’est un vrai coup de maître pour Hangar 13 qui est parvenu à magnifier ce chef d’œuvre avec une DA sublimée, un gameplay peaufiné et un scénario remanié de telle sorte que l’expérience reste fidèle au jeu original tout en approfondissant certains aspects du scénario. Il n’est toutefois pas sans défaut comme nous avons pu le souligner sur certains points lors de ce test. Nous avons aussi rencontré une fois un bug de script qui ne se déclenchait pas et empêchait de continuer la mission ainsi qu’une cinématique ne se lançant pas (seulement un écran noir avec le texte qui défilait). Malgré cela, ce remake de Mafia plaira aux fans de la première heure comme aux nouveaux venus qui pourront, après 18 ans, découvrir le premier épisode de la série.