Ah, Mario Party... je m'en souviens comme si c'était hier... Moi, jeune insouciant de 8 ans me baladant dans un magasin parisien et fasciné en voyant un vendeur jouer à ce jeu en disant à son collègue : "non, prends pas Mario, j'aime pas Mario... prends DK, comme ça on pourra cogner Mario". Un raisonnement qui, incrusté au fin fond de mon encéphale, ressortira d'ailleurs quelques mois plus tard avec la sortie de Super Smash Bros. Mais bref, revenons à Mario Party premier du nom (on reparlera de SSB ultérieurement). S'il est clair que j'ai passé des centaines d'heures sur ce jeu, j'ai en outre encore énormément de plaisir à y jouer à 3 ou 4 en soirée chez des amis et ceci malgré les 17 ans qui nous séparent de sa sortie. Que le temps passe vite...
En fait, à l'instar de Mario Kart sur la même console, je trouve que Mario Party a plutôt très bien vieilli ; en tout cas mieux que les sticks analogiques de la manette, mais bon : on va y revenir. Il faut dire que ce "jeu de l'oie Mario" conçu par Hudson Soft — les papas de Bomberman — jouissait d'un contenu plutôt riche, tant en multi qu'en solo. En fait, on pouvait choisir entre quatre modes de jeux. Le premier, le mode aventure, nous proposait d'incarner Mario, Luigi, Yoshi, Peach, Wario ou DK à travers six plateaux (+ deux cachés) afin de récolter le plus d'étoiles et de pièces possibles ; le niveau final étant débloqué une fois 100 étoiles collectées. Pour récupérer une étoile, il fallait l'échanger contre 20 pièces une fois devant Toad qui, en nous remettant l'étoile, finissait bien souvent par se téléporter à un autre endroit de la map. D'où la rage quand tu es à une case de Toad et qu'un autre joueur vient te piquer l'étoile... Pour récupérer des pièces, soit il faut tomber sur les cases bleues (pour ça pas de mystères : il faut espérer tirer un bon chiffre au dé), soit il faut attendre que les quatre joueurs aient fini leur tour pour ensuite s'affronter sur un mini-jeu qui permettra à un ou plusieurs joueurs de gagner des pièces. Le type du mini-jeu est déterminé selon la couleur des cases sur lesquelles les joueurs ont atterri. Quatre cases bleues ou quatre cases rouges et c'est un mini-jeu classique qui se lance où chacun se bat pour sa propre survie ou encore pour choper le trésor en premier. Une seule case bleue et trois rouges, ou l'inverse ? Alors le joueur se battra contre ses trois autres adversaires. L'avantage quand on est seul c'est qu'on gagne plus de pièces si on bat l'autre équipe... mais on en perd aussi plus si on foire comme une tanche. Enfin, deux cases bleues et deux cases rouges après un round donnera lieu à un match par équipe où l'équipe gagnante remportera les pièces de l'équipe perdante.
Je reparlerai de la variété des jeux plus tard mais sinon, j'ai beaucoup apprécié la variété des cartes disponibles. Certaines étaient toutes simples comme la map du château de Mario avec Toad qui ne bougeait jamais au bout de la map mais qui toutefois pouvait laisser la place à Bowser qui piquait alors 30 ou 40 pièces au malheureux qui le rencontrait. D'autres étaient particulièrement vicieuses comme le ravin de Wario, où l'on devait utiliser les canons pour voyager au pif d'îles en îles, ou encore la salle des machines de Luigi, avec ses portes qui s'ouvraient, se refermaient etc. Il y avait pas mal de maps où l'on devait à un moment ou un autre payer un PNJ issu de l'univers de Mario pour créer un événement quelconque qui influait sur la suite de la partie. Ainsi, entre ça et tous les pièges du genre roue de la fortune pour donner ou voler des pièces ou des étoiles à un joueur au hasard, Bowser racketteur ou encore plantes piranhas bouffeuses d'étoiles, le déroulement de la partie se voyait parfois complètement chamboulé et certains joueurs qui étaient premiers pouvaient finir bons derniers sur un coup de malchance. Alors bon, c'était souvent bien injuste et mal géré niveau gestion de la chance, mais bon... c'est comme ça...
Le second mode de jeu, le stade, offrait à peu près le même concept que le mode aventure sauf qu'on ne pouvait récupérer que des pièces sur un terrain en forme d'étoile assez petit. Avec ses 10, 20 ou 30 tours selon le choix du ou des joueurs, généralement, c'était un peu l'alternative rapide pour quiconque avait la flemme de se taper les 20, 35 ou 50 tours et la petite intrigue des cartes du mode aventure. Il faut dire qu'une carte en mode aventure se terminait au mieux en 30 minutes, donc bon : parfois ça faisait du bien 10 petits tours avec, de surcroît, des règles plus simples.
Le troisième mode est un mode VS classique, où l'on s'affronte sur l'un des 50 mini-jeux de Mario Party choisi par le joueur... enfin, choisi... en fait, jouer à des jeux coûtera — au départ en tout cas — pas mal de pièces... mais patience, je vais y revenir. Avant ça, je vais parler du dernier mode — et celui que j'ai le plus aimé, personnellement — qui était l'île des mini-jeux : seul mode exclusivement solo du jeu. Dans ce mode, on avançait de case en case sur une île en effectuant la totalité des mini-jeux du soft ; avec des règles parfois différentes de d'habitude, du genre récupérer impérativement un certain nombre de pièces.
Voilà, avec tout ça, je peux enfin rebondir sur le principal atout... mais aussi problème de ce Mario Party : les mini-jeux. Car voilà, il y a certaines phases de gameplay qui sont particulièrement mal conçues. Les connaisseurs savent déjà de quoi je parle : le fameux tournage de stick. Ah la la, quel plaaaaaaaaisir que de devoir s'ouvrir littéralement la main pour être celui qui tournera le stick analogique le plus rapidement possible. Non sincèrement, je ne plaisante pas : je me suis vraiment ouvert la paume en jouant au tir à la corde ! C'était vraiment très curieux de la part de Nintendo que de proposer un tel système de jeu. Entre le tir à la corde, la bataille de pagaies et la dynamo pour faire fuir le Boo, certains jeux étaient beaucoup trop difficiles à terminer premier sans se blesser. Même le mini-jeu bonus du Maskass volant dans la maison des jeux était abusé : on parlait quand même de 60 tours minimum à accomplir en 10 secondes pour avoir le message de félicitations du Maskass. 60 tours en 10 putains de secondes, bordel de merde ! Je comprends que Big N ait abandonné le système pour les titres suivants... Mais outre le supplice du joystick, certains jeux étaient assez pauvres comme ce jeu 1 vs 3 où le joueur qui était tout seul devait choisir un des quatre tuyaux au pif et... plus rien ensuite : le trésor descendait dans le tuyau sélectionné par le joueur et arrivait ensuite dans les mains d'un des 4 joueurs. Voilà, trois qui branlent rien et un qui fait pas grand chose... D'une façon générale, dans Mario Party on passe plus de temps à attendre qu'à jouer. Quand on a tapé dans le bloc dé et qu'on est arrivé sur notre case bah... on attend que les autres jouent à leur tour. Et c'est particulièrement long quand un joueur tombe, par exemple, sur un rejet de dé puis sur une case mini-jeu solo... C'est vraiment frustrant de regarder les autres jouer, surtout quand on est tout seul car les autres personnages sont alors contrôlés par des bots et ils ne sont pas bien rapides pour passer les bulles de texte.
Après, encore une fois, Mario Party est un jeu vraiment amusant si l'on est plusieurs. Et, comme on l'a vu précédemment, on peut toujours aller jouer uniquement aux mini-jeux que l'on veut dans la maison des mini-jeux en s'abstenant les tirages de dés et les cases à parcourir. Cependant, jouer à un jeu coûtera 10 pièces, à moins que l'on ait 200 ou 300 pièces en main pour pouvoir définitivement acheter le jeu et ensuite y joueur gratuitement. Dans les deux cas, Mario Party impose au(x) joueur(s) de parcourir les modes aventure ou stade plusieurs fois. D'ailleurs, ne sont comptées que les pièces et les étoiles amassées par un joueur humain (les récoltes des bots sont irrécupérables). Pour la petite anecdote, c'est pour ça que quand j'étais seul et que j'avais besoin d'étoiles et de pièces, souvent je laissais la console tourner avec 4 bots et, une fois au dernier tour, je changeais les options, je branchais les manettes et je jouais les quatre joueurs pour pouvoir tout ramasser. Magouilles, magouilles...
J'aurais peut-être tendance à plutôt conseiller le second Mario Party, qui ne change pas grand chose mais qui corrige pas mal de défauts du premier, notamment en terme de jouabilité. Mais voilà, bien qu'ayant d'innombrables défauts et bien qu'étant techniquement assez décevant, ce Mario Party reste quand même un passe-temps assez intemporel pour qui recherche tous ces petits moments de plaisir entre potes.. mais aussi de frustration, dans des parties à l'issue souvent incertaine...