Quand j’ai lancé Marvel’s Spider-Man, j’avais déjà quelques appréhensions.
Les jeux à monde ouvert comme celui-ci, surtout estampillés Sony, ont cette fâcheuse tendance à trop compter sur des effets de style et à manquer de profondeur. Mais bon, les critiques élogieuses et les vidéos impressionnantes de balancements entre les gratte-ciel avaient éveillé ma curiosité. Comme tous amateurs de l'homme araignée, j'avais envi de vivre ces voltiges dans entre-coupé d'aventures prenantes!
Après quelques heures de jeu, pourtant, tout était clair : ce titre, comme tant d’autres avant lui, n’était tout simplement pas pour moi.
Dès les premières balades dans New York, le jeu impressionne. La ville est vivante, les mouvements sont fluides et l’animation des déplacements donne cette illusion grisante d’être Spider-Man.
Pourtant, très vite, cette magie s’efface.
On réalise que ce plaisir n’est qu’un maquillage brillant pour cacher un gameplay répétitif et sans surprise. Oui, c’est agréable de virevolter entre les immeubles, mais à la longue, on sent le poids de l’inertie. Ce qui aurait pu être un terrain de jeu stimulant devient un parcours sans saveur où l’on saute d’un objectif à l’autre sans réel enthousiasme.
Le cœur du jeu, les combats, m’a semblé encore plus décevant. Certes, les affrontements sont spectaculaires, mais ils manquent cruellement de profondeur. Dommage, car le jeu offres plusieurs options de combats et la variété des coups couplés à la gestion de l'environnement avait presque eux raisons de ma détestation du genre beat em all.
Les ennemis, malgré une certaine variété visuelle, se battent tous de manière similaire, et le système de combat devient vite répétitif : quelques coups, une esquive, une capacité spéciale, et on recommence. Il m’a suffi de quelques heures pour me rendre compte que ces mécaniques allaient se répéter en boucle tout au long du jeu. Même les quêtes secondaires, qui auraient pu apporter un souffle d’air frais, sont peu inspirées : des collectes d’objets, des affrontements anecdotiques et des mini-jeux vite oubliés.
Là où le bât blesse vraiment, c’est dans le ressenti global. Je ne me suis jamais senti investi dans cette aventure. L’histoire, bien qu’efficace dans sa présentation, reste désespérément générique. On y retrouve ce schéma classique du héros torturé, des sacrifices nécessaires et d’un grand méchant à abattre. Tout est si prévisible, si lisse. Certes, les relations entre Peter Parker et les autres personnages ont leurs moments de tendresse, mais elles sont noyées sous un océan de superficialité.
Dans un monde où le cinéma nous a offert des réinterprétations du héros de manières originales, c'est difficile d'avoir à revenir sur des bases plus conventionnelles.
Je dois être honnête : le jeu m’est tombé des mains très vite.
Malgré ses beaux graphismes et son animation irréprochable, Marvel’s Spider-Man a échoué à me captiver. À aucun moment je n’ai ressenti ce frisson d’exploration ou d’excitation qui me pousse habituellement à continuer un jeu. Pire encore, j’ai eu cette impression constante que tout ce que je faisais n’était qu’une succession d’étapes mécaniques, conçues pour rallonger artificiellement la durée de vie.
Sans oublié, les ignobles QTE lorsqu'on arrive au climax d'un affrontement, comme pour briser la monté en puissances. Ils reviennent de deux générations de consoles précédentes, comme si on avait oublié que c'était une invention de merde.
Pour moi, ce jeu est le parfait exemple de ce qui me fait détester les productions modernes trop calibrées : c’est beau, c’est propre, mais c’est creux. Tout semble pensé pour impressionner sur le moment, mais rien ne reste. Alors non, Marvel’s Spider-Man n’est pas ce grand jeu que tant de critiques annoncent. C’est un titre qui brille par son emballage, mais qui s’éteint dès qu’on gratte un peu sous la surface.