Faisant suite à l'excellent jeu Spider-Man sorti en 2018 qui se range parmi mes jeux préférés, ce stand-alone avait été annoncé en surprise pour une sortie en fin d'année 2020, ce qui coïncidait avec la sortie de la nouvelle console de Sony. Inutile alors de dire que ce Spider-Man : Miles Morales constituait une immense attente de ma part, ce bonus offert (à 50€ quand même) par Insomniac Games pour nous faire patienter avant la suite tant attendue de Spider-Man avait l'air très honorable. A l'instar d'Uncharted Lost Legacy, prolonger l'expérience des jeux qu'on adore et avoir la possibilité de se replonger dans l'univers le temps d'une dizaine d'heures de jeu est très attractif, d'autant plus que cet opus permet de faire la transition entre la fin de Spider-Man et le début de sa suite, il est à mon sens nécessaire. On remarque qu'en ce moment le personnage de Miles Morales a le vent en poupe, il devenait de plus en plus apprécié du côté des lecteurs de comics et sa popularité a explosé à la suite du somptueux film d'animation Spider-Man : Into the Spider-Verse, il s'illustre maintenant sur PS4 et PS5 pour notre plus grand plaisir. Voir l'évolution de ce personnage dans l'univers qu'on a découvert en 2018 était donc très attrayant et le résultat ne déçoit pas. 


Le jeu Spider-Man de 2018 sonnait selon moi comme l'aboutissement de ce qu'un jeu Spider-Man pouvait proposer: graphismes impressionnants de réalisme même quatre ans après, un gameplay jouissif qui arrivait à faire intervenir toutes les capacités de notre chère araignée et une histoire complète et intéressante pleine de sous-intrigues passionnantes puisqu'elles touchaient aux célèbres Sinister Six, au charismatique Wilson Fisk et à un antagoniste que je ne connaissais pas mais qui s'est avéré totalement convaincant à savoir Mr Negative. Cerise sur le gâteau, Donald Reignoux prêtait sa voix à Peter Parker dans les versions françaises. L'avantage de ce Miles Morales c'est qu'il reprend toutes ces qualités en ajoutant quelques modifications de gameplay. A l'instar du premier, ce système de combat inspiré des Batman Arkham de Rocksteady est absolument génial. C'est fluide, on ressent l'agilité de Spider-Man, les combos ne sont pas infinis, ils restent relativement limités mais le champ des possibles est tout de même assez large. On peut choisir un style de combat aérien, utiliser les toiles (par ailleurs les variations sont moins sympathiques que dans le premier), utiliser les objets environnants, voler les armes des ennemis, après 15 coups nous avons la possibilité de réaliser un "finish him" qui n'est pas le même que le précédent... On est Spider-Man, on se sent Spider-Man et c'est précisément ce que je voulais. En raison des capacités de Miles Morales, le gameplay est élargi à l'aide de la bio-électricité et de l'invisibilité. Elles ont toutes les deux une jauge qui se remplit très vite et rendent le jeu beaucoup plus facile, ce qui n'est pas forcément un bien. La bio-électricité permet de donner des coups très puissants et l'invisibilité rend les passages d'infiltration vraiment simples. En fait il n'y a plus de vraies séquences d'infiltration, si on est repéré on utilise la manière forte tandis que dans Spider-Man on devait parfois recommencer, c'est un peu dommage j'aime bien l'infiltration. Évidemment nous avons droit à un arbre de compétences similaire au premier jeu, ça ajoute un sentiment d'évolution qui est totalement cohérent avec ce que le jeu raconte. Les mécaniques de combat de boss ne sont pas vraiment marquantes ou originales, globalement c'est la même chose que les combats normaux mais on est plus sur un jeu d'esquives/attaques.


Etant un des premiers jeux sortis sur la nouvelle génération de console, il se devait d'être à la hauteur techniquement. Le premier était magnifique, ce spin-off l'est tout autant. Les expressions faciales atteignent de plus en plus la perfection, entre le jaune de la bio-électricité, le violet de l'Underground et le rouge de Roxxon, les développeurs se sont amusés avec les lumières et les couleurs qui sont tout simplement sublimes. Ce New York enneigé ajoute un plus et ça a beaucoup de charme, se balader entre les immeubles est toujours aussi jubilatoire, d'autant plus que certaines animations se sont ajoutées, on peut voir le personnage tisser des toiles de dos ou prenant la pose avec la tête à l'envers. Lorsqu'on fait des figures en l'air et qu'on se rapproche du sol, le personnage se ramasse totalement, j'ai trouvé cela très amusant, je n'ai pas souvenir d'une telle chose dans le premier. De plus certains passages sont un pur feu d'artifice qui nous en met plein la vue, le combat final propose un décor destructible à presque tous les endroits c'est vraiment spectaculaire. Le jeu est réellement brillant visuellement et je peux le constater sur une PS4 avec un écran qui n'est pas de la meilleure qualité alors avec un équipement à la pointe de la technologie... D'ailleurs le jeu est peut-être trop réussi sur la forme pour une PS4 Slim, j'ai souvent eu d'énormes ralentissements lors des cinématiques quand celles-ci ne se mettaient pas à juste buguer au point de devoir les recommencer, j'ai également eu droit à du clipping. Le mix sonore est aussi problématique, à plusieurs reprises la musique prend le pas sur les voix qui deviennent peu audibles.


A l'image des autres exclusivités Sony, cet épisode nous offre une vraie histoire avec un scénario largement digne des films. Alors que Spider-Man premier du nom mettait en scène un Peter Parker plus vieux qu'à l'accoutumée, cet épisode est un récit initiatique qui nous conte l'ascension de Miles Morales vers Spider-Man. C'est toujours intéressant de voir un adolescent devenir un vrai Spider-Man, de passer de l'araignée sympa du quartier au super-héros légendaire, c'était le point central de la dernière trilogie et c'est le principal intérêt de ce jeu. On assiste donc à l'évolution de ce jeune habitant du quartier de Harlem qui se calque au début sur son modèle avant de trouver sa propre identité à travers ce costume noir qui est en train de devenir une vraie icône de la pop-culture. Le personnage est comme tout bon Spider-Man attachant, son courage et son esprit héroïque ressortent évidemment et il doit logiquement jongler entre son identité secrète et sa vie d'étudiant. Cet aspect est plus que jamais important puisque les antagonistes sont pleinement liés à Miles Morales en tant que civil, cela ajoute des enjeux solides et quand on a vu le film d'animation on s'inquiète du sort du Rôdeur (et nous n'avons aucune surprise concernant son identité). Au final ce n'est pas sur lui que le sort s'abat mais l'intrigue est vraiment prenante et intense. Elle est beaucoup plus courte que pour le jeu de 2018 puisqu'elle se concentre sur un seul arc mais elle nous captive du début à la fin. Certaines séquences sont véritablement saisissantes : le début avec le Rhino est un prologue musclé, la séquence du pont n'a pas à rougir de ce qu'on voit à Hollywood tellement c'est impressionnant et la fin dans la tempête bénéficie d'une ambiance folle. A la fin Miles Morales est devenu un Spider-Man respecté de tous sauf de J. Jonah Jameson qui a dû faire face à des épreuves dures qui l'ont forgé et qui a su faire ses preuves en expérimentant le métier de super-héros. Je dois avouer avoir eu quelques frissons en voyant les deux Spider-Men, Peter Parker et Miles Morales, voltiger côte-à-côte.


En conclusion, ce stand-alone nous fournit une expérience bien plus courte que la merveille de 2018 mais terriblement efficace. A l'aide d'une technique époustouflante, d'une histoire passionnante et dense ainsi que d'un gameplay exaltant, le personnage de Miles Morales s'impose comme un excellent personnage et un Spider-Man accompli. Désormais je ne peux cacher mon impatience pour Marvel's Spider-Man 2 (dans son nom complet) qui promet d'être un vrai chef-d'œuvre, j'ai tellement hâte de voir ce duo de Spider-Men face à Venom. L'avenir de Miles Morales s'annonce radieux, Spider-Man : Across the Spider-Verse en deux parties sera probablement à ranger parmi les temps forts de l'animation et son introduction en live-action dans la future trilogie du MCU avec Tom Holland ne fait aucun doute. Nous n'avons donc plus qu'à prendre notre mal en patience...

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le 21 févr. 2022

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