« Our family doesn’t give up. You know that. » MILES MORALES

Sony Interactive Entertainment présente la suite de son Spider-Man sur PS4 en juin 2020 pour une sortie à l’automne. C’est toujours Insomniac Games au développement du jeu-vidéo sur les consoles de Sony (la PlayStation 4 et la PlayStation 5) et c’est aussi toujours Nixxes Software au développement sur PC.

Spider-Man 2 sort donc en novembre 2020 sous le nom de Spider-Man : Miles Morales. Dès lors, on peut se poser des questions pertinentes, est-ce une suite ? Un add-on ? Ou pire, un DLC ? Insomniac Games nous offre cette fois la possibilité d’incarner non pas Peter Parker, mais son jeune protégé Miles Morales, en faisant de ce stand-alone une suite directe au titre original.

Spider-Man : Miles Morales est une extension et une amélioration du jeu précédent.

Voilà ce que dira Simon Rutter, vice-président de Sony Interactive Entertainment, et qui répondra à notre question introductive. Même si Insomniac Games a rappelé plus tard que le projet était un jeu autonome, la vérité est là : le jeu est une extension.

Déjà présent dans le jeu de base, Miles Morales révélait, à la toute fin de l’aventure, ses pouvoirs au Spider-Man original. Sorte de miroir adolescent de Peter Parker alors âgé de 15 ans, Miles se présentait comme un atout de poids pour Peter et accessoirement le nouveau défenseur de New York. En plus des origines hispaniques de sa mère et africaines de son père, Miles est fortement inspiré par l’ascension de Barack Obama au pouvoir et du mouvement Black Live Matter.

L’histoire née de ce postulat de départ n’arrive que rarement à nous surprendre d’autant que les quelques ramifications entre les individus sont ici aussi issues, pour la plupart, de Spider-Man : Into the Spider-Verse. Le scénario s’avère cousu de fil blanc jusqu'à son final, sans surprises bien que réussi de par sa mise en scène magnifique.

Les ennemis présents sont quelques peu décevants, on y retrouve le Rhino qu’on avait déjà vu dans l’opus précédent, mais surtout le Rôdeur et Tinkerer qui sont deux ennemis classique de Miles Morales. C’est assez pauvre et sans surprise.

Alors que le titre se construit autour d’un jeu de miroirs entre la vie de Miles et celle de Peter via plusieurs scènettes mettant en avant l’amitié et la complicité entre le jeune garçon et son ami Ganke ou bien encore la relation avec sa mère suite au décès son père, le jeu-video étonne davantage à travers sa mise en scène incroyablement dynamique, très hollywoodienne et usant, à travers une séquence absolument bluffante, de tous les éléments qu’offre le jeu-vidéo pour asseoir définitivement Spider-Man comme le super-héros le plus amusant à incarner de ces dernières années.

Il est toutefois un peu frustrant qu’en marge de cette réalisation de haute volée, le tout ait des airs de déjà-vu puisque construit sur les bases du précédent jeu. Certes, New York profite désormais d’une superbe robe de neige, Miles dispose de nouveaux pouvoirs et gadgets, les activités proposées sont peu ou prou identiques au jeu précédent. Cependant, en parallèle des événements aléatoires, on appréciera à nouveau d’avoir plusieurs missions annexes. Dans les faits, les missions annexes apportent un peu de fraîcheur.

Afin de booster la durée de vie, la recherche de collectibles est toujours d’actualité. A la clé, des jetons pour améliorer vos gadgets ou obtenir les nombreux costumes à disposition. Notez que vous devrez automatiquement débuter un New Game + (nouvelle partie plus corsé) pour obtenir plusieurs d'entre eux ainsi que les dernières compétences de Miles Morales.

Si il est toujours aussi plaisant de profiter de cet excellent système de combat et de ces déplacements fluides associés à une gestuelle indissociable du personnage, il est en revanche décevant de ne pas avoir plus de boss, cet état de faits nous renvoyant au statut de simple add-on ou stand-alone du titre et non pas de véritable suite. Frustrant donc d’autant que les développeurs maîtrisent parfaitement la chose à travers les trois affrontements du jeu.

En définitive, Spider-Man : Miles Morales est bâti sur de solides fondations, apportant un peu de sang neuf, mais affaibli par un énorme sentiment de déjà-vu. Pas de quoi bouder son plaisir d’autant que Miles Morales s’avère bien plus intéressant que les trois DLC ayant conclu de manière un peu maladroite la précédente aventure. Alors qu’on lui reprochera d’avoir manqué d’ambition dans sa structure toujours aussi classique, la diversité de ses objectifs ou son scénario trop convenu, on saluera de l’autre côté les quelques améliorations de gameplay et surtout sa fabuleuse mise en scène à la croisée des chemins du cinéma et du jeu-vidéo.