Quand j'ai décidé dernièrement de rattraper mon retard après presque dix ans d'inactivité, je ne savais pas vraiment comment le monde des jeux vidéo avait évolué. Je savais que c'était plus joli et photo-réaliste mais le reste était inconnu. Je me suis surpris à espérer beaucoup quand j'ai joué à Bioshock (voir ma critique) et j'ai été surpris de différente façon. Ici, pas de surprise. Je connais Bioware puisque j'ai fini et aimé KOTOR, je sais donc à quoi m'attendre : Beaucoup de dialogues, une histoire de fou et des aspects purement vidéo-ludiques un peu bancals.
Des décors moches, notamment dans le trio de premières missions (Noveria, Feros, Therum) et ça sans compter le fait qu'une compagnie de modules pour brigands inter-galactiques a du faire fortune puisque que tous les sales types des missions secondaires ont exactement le même QG secret. Le tout est vite rattrapé par la beauté de la citadelle, les décors des dernières missions (Virmire, Ilos) et le look de certaines planètes permettant des folies monochromes de toute beauté. Les personnages sont beaux mais on aurait aimé plus de foule (surtout à la Citadelle).
Le système de modifications des armes est plus qu'obscure et engendre surtout des combats brouillons où des coéquipiers très bêtes se font buter par des ennemis encore plus bêtes. Le choix de classe au début peut s'avérer désagréable dans la suite du jeu. Ayant opté pour un subtil mélange entre combat et tech, je suis évidemment devenu multi-millionaire au tiers du jeu, mais je n'ose penser ce qu'il se serait passé dans un autre cas. Par exemple, les coéquipiers biotics deviennent vraiment utile qu'à partir du niveau 20 ou 30 (avant ils se résument à de la chair à canon).
Pas vraiment le jeu le plus beau, ni le plus pratique, mais l'essentiel n'est pas vraiment là. Le soin apporté à l'intrigue, à l'univers et au background des personnages est titanesque. Sans même passer plus de temps que ça dans le codex, j'ai déjà envie de naviguer avec la flotte migrante des quarians, de visiter Mars et la Terre, de titiller le Shadow Broker ou Cerberus, d'aider à faire entrer les Volus au conseil et bien évidemment de foutre une raclée aux reapers, sûrement la race de supervillains la plus cool des space-operas (un vaisseau géant vivant !). Un jeu parfois un peu niais, parce que le racisme c'est pas bien, mais intelligemment niais parce que rien n'est manichéen et que tout le caractère épique est nécessaire (Le commandant Berger sauve la galaxie, seul contre tous, puis couche avec la fille bleue). J'aurai bien ajouter un personnage moins coincé à toute cette bande mais on peut pas tout avoir. Vivement les suites quoi.
En faisant le choix de faire la quasi-totalité des missions secondaires entre les missions, je suis donc devenu riche très vite, j'ai fini au niveau 48 et j'ai fini le jeu en sur-homme. Deux avantages : les combats (pas ma tasse de thé dans les RPG : je suis Sherlock Holmes, je parle, je devine, je négocie) sont plus faciles et ça correspond parfaitement au background de mon personnage qui doit passer par une certain apprentissage pour devenir un spectre de premier choix. J'ai mis un point d'honneur à faire toutes les quêtes secondaires offertes par les membres de l'équipe, sauf Ashley que j'ai du coup laissé mourir sans réfléchir plus de deux secondes (elle était relou). Il m'a fallu une quarantaine d'heure pour torcher le jeu et quand je vois des critiques à base de « 15 heures pour finir le jeu », je ne peux qu'être désolé pour ces pauvres gens qui n'ont jamais fait la mission sur la lune (et qui sont du coup passé à côté de la compétence bonus) ou qui n'ont jamais contemplé la beauté des planètes de la mission sur le Geth. Bon, évidemment, ça me casse bien les couilles d'en avoir laissé trois de côté et de n'avoir que la possibilité de recommencer le jeu au lieu de pouvoir finir tout ça pépère.
Mass Effect est épique, complexe, prenant. Et c'est à peu près tout ce qui compte.