Après avoir manipulé différentes races pour qu’elles entrent en guerre, les Moissonneurs, énigmatique race qui détruit toutes formes de vie avancées selon un cycle de 50000 ans, attaquent enfin. Le Conseil qui avait toujours refusé de croire aux avertissements de Shepard comprend qu’il avait eu tort, mais il est trop tard pour les regrets. La Terre est envahit (dans une scène d’ouverture digne d’un film de science fiction), et en quelques instants les défenses sont annihilés. Shepard quitte à contrecœur la planète de l’humanité pour demander de l’aide ailleurs. Mais chaque espèce est elle-aussi assailli et doit protéger ses propres mondes. Comment dans ce cas espérer demander leur aide, et surtout unir des peuples qui ont un lourd passé de guerre ? Seul un homme comme Shepard peut accomplir un tel exploit, un homme qui a noué des relations d’amitié forte avec des êtres de races différentes, a su unir à deux reprises un groupe hétéroclite en équipe soudée, un guerrier redoutable et diplomate habile. Mais le héros commence à être fatigué de combattre, les souvenir des morts le hantent, et il doit rassurer ses alliés peu confiant dans leurs espoir de victoire face à un ennemi si puissant. Mais il peut compter sur leur soutien et leur loyauté sans faille pour l’aider à continuer. Pendant ce temps, Cerberus, l’organisation terroriste pro-humaine, en profite pour prendre le pouvoir, quitte à saboter leurs efforts contre les Moissonneurs.
Le 3° volet poursuit dans la continuité du 2°. Les combats sont plus intenses, retour des mods d’armes mais toujours nettement plus simplifié que le 1°, amélioration des pouvoirs plus complexe avec des effets différents à chaque upgrade. Les cinématiques sont de grandes qualités, et donnent vraiment l’impression d’être devant un film (du moins pour moi qui ne connait pas beaucoup de jeux). Un contraste agréable avec les graphiques vieillots du 1°, saisissant notamment pour les personnages que l’on rencontre dans les deux volets.
Et justement le 3° volet est l’occasion de retrouvailles marquées avec les anciens membres, dont une grande partie de la première équipe rejoigne le Normandy. Innovation plaisante, ils sont plus dynamique, changent parfois de places, et si on se ballade dans le vaisseau on peut surprendre des conversations parfois assez drôles, comme l’échange de blagues sur les turiens et les humains entre Garrus et Joker, ou les allusions graveleuses du jeune ingénieur. Mais les conversations sont loin d’être toujours légères. C’est la guerre, tout le monde s’inquiète pour les proches dont ils sont parfois sans nouvelles. A la Citadelle, les réfugiés arrivent de plus en plus nombreux, demandent de l’aide aux employés débordés par la situation. Ils pleurent leurs proches morts ou disparu, s’inquiètent pour ceux qui partent au front, racontent leurs traumatismes.
Encore plus que dans le 2, les missions se découvrent au fur et à mesure. Aucune mission secondaire inutile, toutes s’avèrent intéressantes. La plupart serviront d’ailleurs à augmenter les ressources disponibles (forces, technologie) et à gagner de nouveaux alliés. Les missions principales seront riches en moments épiques ou émouvants, plusieurs alliés perdront la vie, et on se met ainsi à frémir lorsque l’un deux est en mauvaise posture. La guerre sera portée aux mondes d’origine des Galariens, Asari, Turiens, Krogan et même Quarien. Toute la galaxie connue peut maintenant être observée, des systèmes volus, elcors, jusqu’aux anciens mondes rachnis, en passant par Eden Prime là ou tout a commencé (même si on ne peut s’y poser), avec divers informations sur ces mondes et leur situation dans la guerre contre les Moissonneurs.
Un 3° volet encore plus épique, intense, émouvant, que les précédents. Mais pas exempts de quelques défauts.
Il n’y a qu’à la Citadelle que l’on peut se promener et parler aux gens. Partout ailleurs, la guerre fait rage. Certes, on peut de nouveau explorer tous les endroits de cet immense édifice qui n’étaient pas accessibles dans le 2°, mais ça reste assez limité, quand les précédents offraient une variété de lieux.
Le 3° volet n’offre comme ennemis que les Moissonneurs et Cerberus (et quelques Geths), ce qui est assez limité quand on pense à toute la variété d’adversaires des précédents volets. Mais ce défaut est en partie compensé par le fait que chaque catégorie possède plusieurs types d’unités, qui se découvrent au fur et à mesure des affrontements : furies aux pouvoirs biotiques, cannibales à la carapace blindé, maraudeurs équipés de boucliers pour les Moissonneurs ; fantômes, sorte de guerrier biotique ninja, meca (atlas), nemesis (sniper) pour Cerberus.
Contrairement au 2 ° volet qui avait trop de personnages, dont certains apparus trop tardivement, Mass effect 3 a un nombre plus réduit, trop réduit même. Ainsi seuls 4 membres sont disponibles dans la première partie, et les nouveaux personnages apparaissent guère intéressants comparés aux anciens. En contrepartie plusieurs personnes habitent le Normandy à divers moments de l’histoire, offrant plusieurs possibilités de conversation.
Si les choix ont toujours été assez binaires, c’est encore pire dans mass effect 3. Plus de réponse neutre, seule une réponse conciliante et une réponse pragmatique. Le choix est donc vite fait, d’autant que les titres des dialogues et ce qui est réellement dit dans les dialogues sont parfois bien différents (ce qui était déjà le cas avant). On a donc tout intérêt à suivre la même inclinaison, sachant qu’un acte conciliant n’aura pas de mauvaises conséquences. Dommage. Il est vrai que j’aurais peut-être pu me prêter d’avantage au jeu. Car en situation réelle certaines situations seraient vraiment délicates (peut-on toujours agir en suivant la morale, surtout lorsque il y a le risque de provoquer des morts et que parfois aucune solution ne semble bonne ?). Mais ces défauts ne m’ont guère incité à agir ainsi. Notons quand même qu’il y a à de nombreux moments la possibilité de prendre partit dans des débats ou les choix conciliants ne sont pas évidents, mais ces débats n’ont qu’une influence négligeable. Pour finir, il y a moins d’actions qui s’insèrent dans la conversation (clic gauche ou droit), et certains sont assez décevants.
SPOLIERS
Maintenant venons-en à la fameuse fin controversée. Déjà, je ne sais pas si j’ai bien tout compris. Les Moissonneurs seraient sous le contrôle d’une même personne, le Catalyseur, qui les auraient crée afin de préserver l’équilibre et d’empêcher que des races trop évolués ne créent des êtres synthétiques qui finissent par les détruire (comme les Quariens avec les Geth). L’explication est bancale et peu satisfaisante. Il aurait été préférable de dire qu’ils voulaient empêcher qu’ils ne se détruisent avec une technologie trop avancé, plus généralement, sans ne parler que d’intelligence artificielle. On peut supposer qu’une espèce, qui a peut-être frôlé l’extinction en ayant crée des robots qui se sont retournés contre eux, a voulu éviter que le même désastre ne se reproduise ? Ce serait éviter une catastrophe en en provoquant une autre…
Quant à la cinématique de fin, j’ai opté pour le sacrifice. Avec le syndrome du survivant depuis Akuzé, les remords de ceux qui se sont sacrifiés, et un héros de plus en plus fatigué par les combats, cela me paraissait être la meilleure solution, d’autant que cela permettait de conserver toutes les races en vie et d’assurer la paix pour la suite (si j’ai bien compris). Un moment assez émouvant, mais qui aurait du l’être bien plus. Pourquoi se contenter des images de 3 personnes proches seulement ? Pourquoi n’avoir pas passé en revu tous les alliés rencontrés ? Et si on a vu le Normandy échapper à la vague du Creuset, on reste dans le flou concernant les autres flottes. Et quelques informations sur l’ère post-relais aurait été intéressant.
Je n’ai pas vraiment été déçu, car j’avais déjà lu des reproches là-dessus donc j’étais préparé. J’ai donc malgré tout ressentit le plaisir d’avoir joué à une trilogie d’exception qui m’aura pris prés de 150H, une grande aventure inoubliable, épique, intense émouvante (je sais je me répète !).