Rockstar, le Max Payne Killer

On n'a pas encore dépassé la première heure de jeu et déjà Max Payne est piétiné par Rockstar, avec un acharnement sauvage.

Max Payne avait une identité bien à lui, flic à blouson de cuir noir dans la nuit du New Jersey. Désormais il subit les obsessions cinématographiques de Rockstar. On commence à jouer le Max Payne/De Niro de Heat, le style Michael Mann, dans une bouillie d'effets visuels à la Tony Scott de Man on Fire et Domino. J'aime bien Tony Scott, mais ces deux films-là sont immondes.

Ajoutons l'éternel cynisme adolescent du studio, avec Max qui lâche son sarcasme superficiel et creux sur tout ce qui bouge, rejoignant les Nico Bellic et John Marston dans la liste des héros qui parlent tout le temps pour ne rien dire, avec des mini sous-titres gris...

Et voilà notre Max devenu alcoolique. On va nous le faire savoir par de looooongues cinématiques avec pleeeeeeeein d'effets visuels laids, ce qui gâche constamment les scènes avec des personnages pourtant bien modélisés et bien animés, mais qu'on voit mal sous les filtres et déformations d'images.

Rockstar ne dit pas. Il hurle, et souligne, et surligne, et stabilote le tout, avec des petits stickers. C'est épuisant à suivre. "T'AS COMPRIIIIIIIS ? IL EST ALCOOLIQUE. ALLLLL. COOOOO. LIIIIIQUE !!!!!!" Reconnaissons que ce n'est malheureusement pas le seul studio à faire cela.

On joue un mec bourré MAIS qui peut shooter 10 méchants à lui tout seul. Il est saoul seulement pendant les cinématiques; dans les phases de jeu c'est Bruce Willis de Die Hard.

Alors voilà, Max Payne (le jeu) ne ressemble plus à rien, à l'image de Max Payne le héros qui va devenir chauve pour aucune raison valable, et qui tue tout le monde en débardeur, avec ses gros bras musclés de héros AAA, dans une boucherie totale.

Mais en plus de cette destruction de l'identité Max Payne, le jeu à un flow affreux, puisqu'il nous coupe sans cesse dans notre élan par une avalanche de cinématiques. Tu peux même pas ouvrir une porte ou appuyer sur un quelconque bouton sans te faire cinématiser dans la face. Toutes les deux minutes. Épuisant.

Et c'est vraiment dommage, car le jeu est super beau, et le gameplay a été amélioré dans des proportions paradisiaques, avec des sensations de tir très agréables.