Medal of Honor: Airborne
5.9
Medal of Honor: Airborne

Jeu de Electronic Arts et EA Los Angeles (2007PlayStation 3)

Medal of Honor remonte la pente le temps d'un épisode !

Airborne, c'est un jeu qui a eu des couilles et qui en a souffert. Sortir la même année que Modern Warfare en fustigeant la linéarité et en se ramenant avec ses gros sabots pleins de classicisme, fallait oser ! Rien que pour ça, mérite un peu de notre attention !

Airborne mettait en relief trois points essentiels au moment de ses ventes :
- le saut en parachute
- la liberté et l'ouverture des maps (comme dans Les Faucons de Guerre)
- l'IA performante des ennemis.

Bon... On va dire qu'ils se sont un peu enflammés !

Le saut en parachute est une grande déception. Il n'est pas très intéressant, n'a que très peu d'intérêt ludique et a tendance à rendre le jeu saccadé. C'est pas cool.
La liberté ? Mouais.. On fait vite le tour de chaque map et les événements qui s'y produisent sont quand même très scriptés.
L'IA ? Les ennemis ont, depuis déjà quatre épisodes, cette fâcheuse habitude de se focaliser sur nous plutôt que sur nos alliés, de se planquer de manière très approximative et de nous headshot à la MG42 à des distances hallucinantes.

Les promesses ne seraient pas tenues ? Absolument, c'est un foutage de gueule.
Mais un foutage de gueule marketing seulement.
Dans l'absolu, Airborne est un bon FPS, voire un très bon FPS selon notre degré de tolérance face à un gameplay aussi intéressant que mal branlé.

Medal of Honor : Airborne est un des FPS les plus immersifs auxquels j'ai joué (oui j'ai pas joué à beaucoup de FPS pour dire ça, je sais). L'ambiance est une force caractéristique de la série qui, pour moi, n'a cessé de fonctionner qu'avec Avant-Garde et les deux derniers épisodes en date (Medal of Honor tout court et Warfighter).
Dans Airborne, j'ai retrouvé le charme de Medal of Honor, ce qui est déjà un excellent point. La bande-son est toujours aussi excellente, mêlant ici thèmes inédits et en provenance d'épisodes antérieurs, même si les doublages des Allemands ne sont pas toujours convaincants (surtout pour ceux criant "Heil Hitler" toutes les 5 secondes).

Les graphismes ont énormément posé problème aux critiques qui les ont jugé assez moyens. C'est tout à fait vrai, le pire étant la fluidité pas toujours constante qui rend les gunfights confus. Cependant, le travail artistique est à la hauteurs de mes attentes. On visite tour à tour la Sicile, des ruines romaines, la Normandie, la Hollande (sur un pont déjà visité dans MoH En Première Ligne) et l'Allemagne dans deux niveaux épiques à souhait.
Tous ces décors sont très bien rendus, et le niveau de détail est parfois impressionnant même si évidemment, la fluidité en pâtit. Mais c'est un moindre mal quand on voit la ville de Nimègue en ruine, ou bien l'imposante tour de la Flak, qui parait réellement effrayante la première fois. Une fois de plus Medal of Honor a su tirer profit de ses influences cinématographiques pour maintenir une atmosphère guerrière et héroïque palpable.

Mais venons en au plus important ! Le gameplay regorgeait de bonnes idées... quasiment toutes ratées !
En fait, Airborne est pris au piège par son principe de map ouverte et de parachutage. Il faut être patient et tolérant pour supporter certains défauts rédhibitoires de ce jeu.
Le fait de choisir plus ou moins librement son point d'extraction et de remplir ses objectifs dans l'ordre que l'on veut et de la manière que l'on veut, c'est franchement génial ! On peut aller d'un bout à l'autre de la map, nettoyer intégralement tout présence ennemie, passer par les toits, aller dans certains bâtiments, etc... Sauf qu'il y a un problème qui dans certaines missions peut très vite exaspérer : la mort. Quand on se fait descendre (et croyez moi, ça arrive très facilement), on se fait de nouveau parachuter, sauf que les objectifs remplis le restent mais que les ennemis reviennent ! Merci de gâcher un heure de dératisation intensive ! Le problème, c'est qu'on se demande comment ils auraient pu faire autrement, ce qui me conforte dans l'idée que Airborne est prisonnier de son concept de base, pour le meilleur et pour le pire.
Tient, en parlant du pire, revenons sur les ennemis ! Globalement, ils nous opposent de la résistance et se mettent à couvert, c'est un minimum. Par contre, on les contourne parfois trop facilement, il n'est pas rare de leur arriver dans le dos sans se faire remarquer. Ils ont aussi tendance à se mettre à couvert du mauvais côté ce qui est, il faut bien le reconnaître, COMPLÈTEMENT CON ! En revanche, ils sont d'une précision à en faire passer Vassili Zaitsev pour une petite frappe ! Sans déconner, les allemands sont capables d'émasculer un moustique au panzerschreck à 100m de distance ! Bordel ! Et comme ils ne voient que nous, on passe notre temps à s'en prendre littéralement plein la gueule en permanence !
Heureusement, le système de barre de vie et de soins fait son grand retour après avoir disparu le temps d'un épisode merdique (oui, Avant-Garde, c'est de toi que je parle !) Personnellement, j'ai une préférence pour la barre de vie, même si je reconnais les vertus de la guérison automatique. Et ben ça tombe bien, EA a opté pour les deux ! La barre de vie se divise en 4 sections, dès que l'une est vide, elle ne se régénère plus et il faudra la remplir avec une trousse de soin qu'on peut trouver ça et là sur notre chemin ou sur le cadavre des ennemis. Bonne idée ! La tension et la recherche d'objets sont de mise, ça fait plaisir dans un FPS grand public !

En fait, je pense que le principal soucis de Airborne est sa durée de vie ridicule d'environ 6 à 8 heures en mode normal. C'est trop peu ! C'était réellement frustrant d'être arrêté net en plein élan alors que je commençais à peine à maîtriser correctement le gameplay. Le replay est bien de mise avec quatre difficultés, des zones de parachutage à trouver ainsi que des armes à upgrader. Mais c'est bien trop frugal compte tenu de la qualité de la campagne proposée par Airborne.

Oui, Airborne possède une campagne solo de qualité ! Alors c'est sûr, elle est loin d'être parfaite et il est bien possible que vous pétiez un ou deux câbles pendant l'aventure. Mais ce serait oublier les nombreuses qualités du soft qui ne cesse de se renouveler au fil de la progression (c'est la moindre des choses dans un jeu aussi court). Certains passages sont épiques, comme ce duel de snipers dans la complexe industriel de Varsity, ou le combat contre le char Tigre en Hollande, ou même le bouquet final dans la Flak Tower ! Tellement de bons moments qui ne peuvent pas laisser indifférents les fans de la série ni les joueurs de FPS persévérants qui cherchent une bonne alternative aux nouveaux standards du FPS sur console HD.
TheOctagon
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le 2 déc. 2013

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TheOctagon

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