"Merchant of the skies" est un jeu indé de gestion en pixel art qui nous vient de Lettonie, dans le même esprit minimaliste arc-en-ciel que son confrère "Littlewood".
On incarne, comme son nom l'indique, un commerçant du ciel sur son modeste rafiot volant, face à une vaste carte à découvrir, et pour l'instant, sans rien dans les poches.
Au fil des voyages, toujours en gardant un oeil sur la batterie restante du bateau, on découvre de charmantes petites îles colorées, où faire du commerce, acheter des améliorations ou de nouveaux bateaux, recruter du personnel, ramasser des ressources. Un monde chatoyant qui bruisse de petits bonshommes affairés, qu'on finit rapidement par observer avec concupiscence : ici, les épices se vendent cher, et ici, elles s'achètent bas. Tu vois ce que je veux dire.
J'ai adoré "Merchant of the skies" pour sa prise en main super intuitive : le système de récompense est clair et gratifiant, tout en étant suffisamment ouvert pour dessiner plusieurs stratégies. On peut la jouer au feeling, ce qui peut être assez fluide quand on l'habitude de ce genre de mécaniques de gestion, ou devenir un control freak de l'optimisation en combinant au plus juste les données de temps, de distance, de prix...
La carte est vaste, suffisamment pour mettre à rude épreuve la mémoire qui tâche de ne pas oublier la petite île qui attend du bois là-bas, juste je prends le temps de booster la mine, ah, merde, le touriste, bon je l'amène et, arf, j'ai plus d'argent, faut que je vende, oh, une île inconnue.
J'ai beaucoup apprécié que le jeu dévoile son potentiel au fur et à mesure des étapes, demandant de repenser régulièrement son organisation en origami pour intégrer les nouvelles données : exploration, commerce, exploitation de ressources, développement des villages, investissement, caravanes...
J'ai plié le jeu en quelques jours, et je ne m'explique toujours pas comment je peux me passionner pour ces oeuvres vidéoludiques qui me mettent au travail avec enthousiasme, sur le même bureau où je rechigne à ouvrir les tableurs Excel de la vraie vie.