En route vers l'inconnu !
Metal Gear Solid, une licence dont j'entends parler depuis fort longtemps sans y avoir touché une seule fois. Alors, suite à l'insistance de beaucoup de connaissances pour que je me glisse dans la peau de Solid Snake, j'ai décidé d'attraper ma manette PC et de me lancer dans l'aventure à corps perdu.
Le résultat est sans appel : un environnement pixelisé totalement moche mais typique de la PS1, un scénario qui nous mène à la baguette et des retournements de situations tellement inattendus qu'on est obligé de gueuler un joli "WHAT ?!" qui se répercute dans tout le département, je suis plus que conquise. Habituée aux RPG les plus classiques et non aux jeux d'infiltrations dont je suis quelque peu réfractaire, je dois dire que cela a été une agréable surprise et que, dorénavant, je n'hésiterai plus autant avant de tenter d'autres licences que l'on me conseille vivement.
Donc, par où commencer dans tout cela ? Disons, le gameplay ? Pour un jeu vieux de seize ans, je trouve qu'il est sacrément original, du moins, pour l'époque, j'entends. A la manière d'Ocarina of Time sur N64, ce jeu a dû être une petite révolution dans son genre et j'adhère parfaitement à cette idée, car je le pense aussi. A lui tout seul, cet opus est bien meilleur que certains jeux qui sortent aujourd'hui. Les idées sont géniales et on sent derrière la recherche qu'il y a eu pour nous donner des détails, jusqu'à nous servir de véritables images de guerre nucléaire ou de laborantins, mais surtout sur la génétique. J'aurais juste une petite critique à faire sur le rythme, car je trouve qu'au bout d'un moment, les boss s'enchaînent et le travail d'infiltration, même si les ennemis savent que vous vous promenez quelque part, n'est plus vraiment là, ce qui est un peu dommage. A part ça, j'ai fait le jeu en une petite douzaine d'heures (avec un nombre de Game Over non négligeable, je l'avoue) que je n'ai pas vu passer et on sait tous que quand c'est comme cela, c'est que le jeu est bon. Le rythme, si on omet la critique que j'ai énoncée précédemment, reste bon et nous entraîne bien plus longtemps qu'on ne l'aurait cru. Vous vouliez jouer une heure avant d'aller vous coucher ? Dites au revoir à votre nuit de sommeil.
Niveau scénario, à part ces scènes dégoulinantes de niaiseries (et la version française du jeu, mais shame on me, j'aurais dû y jouer en anglais), je n'ai rien à dire dessus, même si certaines connaissances pointent du doigt certaines imperfections. Mais, plongée dans l'aventure comme j'étais, je ne les ai pas remarquées. Peut-être après avoir fait les prochains jeux et refait celui-là, j'aurais plus de recul pour les remarquer, mais à ce stade, je me contente de profiter. En commençant la partie, j'étais loin de me douter que l'histoire irait aussi loin, avec autant de rebondissements aussi "what the fuck" qu'inattendus. Que ce soit avec Meryl, rousse aussi inutile qu'attachante, Otacon, le peureux pathologique, ou les divers protagonistes que l'on rencontre ou que l'on peut contacter, on ne s'ennuie pas ! Bien que l'on soit obligé de terminer le jeu pour le comprendre dans son intégralité, cela n'affecte en rien l'immersion et c'est ça qui est le plus réussi. Comprendre à la fin que Liquid est le jumeau de Snake, eux-mêmes issus de Big Boss qui est une énigme pour moi à ce stade, n'ayant fait que cet opus, que le gouvernement avait tout prévu avec FoxDie, Naomi qui était du mauvais/bon côté, Gray Fox qui a retourné sa veste, c'était épique à suivre. Et encore, ce n'était qu'une infime partie, et la globalité m'en a donné des frissons. Moi qui suis friande des bonnes histoires, le tout m'a fait planer. Surtout les gros sous-entendus sexuels bien gras que l'on retrouve tout du long et la tendance ultra-gay (si c'est vrai) qu'il y a entre Snake et Otacon, notamment dans la fin alternative. Il me tarde de voir ce que ça donne dans les autres.
Concernant la bande originale, rien ne m'a vraiment marqué, mis à part la musique d'alerte lorsque l'on est repéré et la chanson que l'on entend aux moments émouvants et au générique de fin : "The Best Is Yet To Come" de Rika Muranaka, qui est franchement une petite perle. Elle a d'ores et déjà pris place dans ma playlist "Game" et je peux vous assurer qu'elle n'en sortira pas de sitôt !
L'une des choses qui constitue le plus gros défaut de ce jeu sont les commandes, ou plutôt la maniabilité en général. Je ne sais pas vous, mais combien de fois ai-je hurlé au meurtre quand, par erreur, la manette a sélectionné l'item à côté au lieu de celui voulu. Surtout lors de l'affrontement contre le Metal Gear quand Snake, une fois sur trois, s'allongeait avec le PSG-1 au lieu s'armer des grenades Shaff. Alors, peut-être était-ce moi, en bonne geek pas douée, qui, dans la précipitation, ait malencontreusement glissé, mais aussi souvent, je pense que la manette était aussi en cause, faut pas abuser non plus. Autre chose, le temps d'attente entre le moment où l'on appuie sur le bouton et où l'action se réalise. L'input lag est horrible. Plus d'une seconde, on a le temps de se faire canarder, violer, égorger et enterrer dans ce laps de temps, et ça en est rageant, surtout à certains moments du jeu où la justesse est cruciale. Mais si la maniabilité dans ce jeu est un défaut évident, on m'apprend que cela a été corrigé dans les opus suivant et cela ne fait qu'accroître mon envie de commencer Sons of Liberty dès maintenant.
En conclusion, je dirais que ce jeu était bon, et même très bon, et, à l'instar de Snake s'éloignant sur son jet des neiges, ma résolution de faire des choses constructives de mes journées s'envole à l'horizon et je ne pense pas la revoir de sitôt, terrée dans mon antre, blottie sous ma couette, ma manette entre les mains, un thé fumant et une assiette de cocottes au chocolat à côté.
Que je profite de la vie ? Tout à fait, Snake, tout à fait !