Précision technique avant d'aller plus loin: si j'ai bien fait 85% du jeu sur PSP, il m'allu refaire et finir le jeu avec la compilation Metal Gear Solid HD Collection sur PS3.


A ce titre, il est évident que faire le jeu sur console de salon est plus agréable pour la bonne et simple raison des sticks. On dira ce qu'on veut mais après près de 500h sur une PSP 1000 et 3000, on ne s'habitue pas à ces sticks ignobles qui font mal au pouce. Même si, il faut reconnaître, le positionnement des commandes du jeu sur PSP est intelligent et offre trois configurations toutes avec leurs avantages et défauts. Pour ce qui est du portage HD, il est minime; une simple mise à l'échelle des graphismes pour le HD des PS3 et Xbox 360. Mais rien que le fait de pouvoir faire le jeux avec deux sticks agréables occulte le reste.


Nos oreilles seront cependant gâtées; non content de retrouver David Hayter (pour ce qui est finalement son dernier doublage de Snake), toute la flopée de doubleurs remplit son rôle à merveille, nous offrant des performances vocales de grands acteurs. Si les musiques ne me reviennent pas en mémoire, trahissant donc leurs monotonies, les bruitages sont eux excellents et participent grandement à l'immersion.


Mais venons-en au cœur du jeu; le gameplay. Et si ce petit avis est titré "plaisir coupable de Kojima", c'est pas pour rien. Le découpage des missions en "épisodes" (précurseur de Phantom Pain, l'aller-retour à la base entra chacune d'entre elles, le découpage des zones de missions, les boss aux immenses barre de vie, la co-op à quatre joueurs, etc... Tout ça n'est pas sans rappeler un Monster Hunter, dont on sait fan Kojima grâce à quelques tweets sur ce propos (à noter que le découpage des zones de missions est sûrement aussi dû à des obligations techniques de la PSP). Tout ça aurait pu donc être un "plaisir honnête" mais le fait de conjuguer ça au gameplay classique d'un MGS (à mi-chemin entre le 3 et le 4) donne naissance à un MGS très hybride dans son gameplay et qui ne se laisse pas facilement appâter. La prise en main est lente voir lourde. La gestion de la base n'est pas toujours très clair et devient même une brique de game play à part entière une fois la moitié du jeu parcouru, et cela peut en rebuter certains. La difficulté aussi est mal dosé; faire les boss en solo relève du vrai défi si on est mal équipé. Le comble étant que la co-op, bien que sympathique les premières fois, se révèle confuse et imprécise dans nos possibilités. Bref, un gameplay qui est séduisant, mais qui ne se révèle pleinement satisfaisant qu'au bout d'une pénible dizaine d'heures de jeux.


Pour ce qui est de l'univers et du scénario, là aussi on sent que Kojima se fait plaisir au détriment finalement du jeu en lui-même. La complexité du scénario est un fait dans les MGS, mais l'étrangeté, pas autant. Parler du retour de The Boss, de trahisons de personnages qu'on a pas enregistré car pas suffisamment mis en avant ou mal mémorisés car, encore une fois, les cinématiques style BD compliquent la mémorisation des visages, de "chant des machines", etc... Toujours est-il que, et c'est là la force des MGS, je me sens coupable quand j'ai pas compris quelque chose et je veux refaire le jeu pour tout saisir, la moindre phrase, le moindre sous-entendu car on sait que la face cachée de l'iceberg en vaut amplement le coup. Mais ce Peace Walker a de loin le scénario le plus étrange. L'univers aussi est déstabilisant; une jungle différente de celle de MGS3, et ce sont tous les repaires des joueurs qui sont perdus. Reste que la galerie des personnages est attachante, que les références, citations, et auto-citations sont nombreuses (en tête, pouvoir recruter Hideo Kojima lui-même, dans le jeu, explicitement) et que ça a toujours autant son petit effet.


Finalement, que reste-il du Peace Walker? Un scénario qui, encore une fois malgré son étrangeté, s'imbrique parfaitement dans la fresque Metal Gear, un gameplay expérimental qui a ses atouts mais qui servira, je l'espère, le diptyque Metal Gear Solid V et un des meilleurs jeux de la PSP.

Psycho_Raziel
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le 6 nov. 2016

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Psycho_Raziel

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