La qualité de la prise en main globale - mise à part le fait que Snake glisse sur les rochers - la richesse du jeu d'infiltration, la maîtrise de la progression de la difficulté, le level-design des zones de jeu, tout cela laisse rêveur et sert clairement la série pour l'amener à un niveau d'excellence inégalé dans la composante "arcade" du genre. Seulement voilà, il y a deux gros soucis: déjà le contenu qui a été tronqué soit pour des raisons de production que la raison ignore, soit par manque de lucidité de la part des développeurs. Ensuite, la narration de MGSV est partout et nulle part à la fois. Éclatée dans des cassettes qui n'ont parfois pas forcément de raison d'être logique, et qui pourtant sont si justement écrites et jouées. Éparpillée dans des cinématiques splendides en terme de photographie et de réalisation, mais rationnées, à l'inverse d'un MGSIV. Parvenant à produire un twist remarquable, prévisible, mais remarquable, et tout à la fois manquant de réponses à des pans entiers de scénario. (et entre parenthèses...on s'est bien fait ruiner Quiet avec ce design, mais surtout ces plans atroces) .
Le jeu brille incroyablement dans l'un des secteurs où la saga a su briller (malgré la prise en main rachitique): la variété et la profondeur de ses options d'infiltration. Mais cette qualité se voit étirer au long d'une trame qui perd souvent de son impact, via un rythme bancal et des thèmes tantôt forts, tantôt perdus dans des missions peu contextualisées. MGSV est un 10 amputé de 2. J'ai envie de lui rendre les 2 points artificiels, VRAIMENT - parce qu'au fond, je l'aime comme un 10 -, mais la vraie douleur fantôme, c'est celle qu'on ressent devant le contenu manquant et la conclusion à la fois exceptionnelle, à laquelle on voudrait ne pas en demander tant, mais qui rate le coche de la sortie parfaite...