Jeu au long cours donc difficile à noter. Avec cet épisode, Kojima Prod s'est pleinement engouffré dans le systémique et on comprend très bien la continuité entre Metal Gear Solid et Death Stranding. La boucle de gameplay est simple et même assez répétitive : on s'infiltre dans une base pour y récupérer quelque chose. Le joueur désireux de finir le jeu devra faire ça pendant plus de 50 heures (cf. DS où on va faire des livraisons pendant 40 heures). Le joueur est pourtant entièrement libre : le jeu fait tout pour que l'on puisse faire et refaire les missions en ayant toujours la possibilité d'essayer une nouvelle approche. Le nombre d'armes, d'outils, de situations ne cesse de croître tout au long de ces 50 heures. Chacune des bases principales propose un level design hyper soigné avec des chemins d'infiltration multiples, plus ou moins corsés, des objets à récupérer, des points de vue pour planifier notre infiltration. Bref, c'est que du bonheur. Pourtant, une fois l'acte 1 terminé (au bout d'une trentaine d'heures, mission 30 qui est absolument géniale), la tension retombe complètement et le jeu perd de sa saveur. On sent que les développeurs n'ont pas réussi à terminer le jeu proprement. (Dernière mission de Quiet est très décevante par exemple ou la façon de débloquer les missions principales de l'acte 2 qui n'est pas instinctive du tout). L'adieu à Snake est amer mais comment aurait-il pu être en être autrement ? Le jeu n'est pas terminé et pourtant il a un charme fou, au delà de son système d'une précision et d'une richesse folles, le jeu tente toujours de nouvelles choses avec certaines missions uniques qui sont très marquantes (la rencontre avec Quiet, la mission 43 ou l'impressionnante introduction) ou le gameplay de gestion de la base qui même s'il est un peu opaque donne la sensation de construire notre base brique par brique et renforce notre identification au héros. On ne peut que valoriser de telles expérimentations même si certaines d'entre elles sont parfois maladroites.