Je savais que Metal Slug était une série de jeu vidéo très réputée, et qu'elle siégeait parmi les dieux de son genre (le run and gun) avec notamment Contra. Mais ça ne m'a pas empêché de prendre ma claque une fois manette en main.
Tout d'abord, toutes les conventions de gameplay du genre sont déjà là, établies et parfaitement fonctionnelles. Les armes alternatives à munitions limitées, les véhicules, la coopération, le corps à corps quand on est proche d'un ennemi, la possibilité de s'accroupir. Aucune fonctionnalité présente sur un run and gun moderne ne manque à l'appel, ce qui fait que bien que venant de 1996, et d'une console parmi les plus oubliées, la Neo Geo, Metal Slug conserve une actualité dans le gameplay juste saisissante. C'est dynamique, ludique, et calibré. Tout fonctionne, aucun problème de hitbox ou de design foireux n'est à signaler et c'est assez fou. L'autre élément qui semble tout droit venir du futur, c'est les graphismes. Le pixel-art est beau à pleurer, les animations sont détaillées comme jamais et le jeu fourmille de petits détails (soldats aux toilettes, soldats qui font un barbecue, des chiens qui s'enfuient dans le décor. Les ennemis de run and gun sont rarement variés mais cette unicité et cette attention aux finitions dans les graphismes donne une âme folle à chaque section du jeu). Et tout ça seulement pour un premier opus de série, c'est juste dingue !
Et petite mention supplémentaire à un dernier élément particulièrement réussi : la sensation de bazar, d'apocalypse constante. Il y a un vrai ressenti de guerre débridée et insensée dans ce jeu, de par la rapidité d'exécution des actions, on met 1 balle pour tuer un ennemi, 3 secondes pour détruire un campement, 3 coup de pompe pour ravager une rangée d'avions. La démesure est totale et les ennemis assaillent aussi vite que pleuvent les balles et qu'alterne les armes secondaires. Le ressenti est parfait, encore plus nerveux que dans le récent Blazing Chrome que j'ai fait il y a peu, et pourrait plonger le joueur dans un état de transe proche du Doom de 2016. Peut être le jeu pourrait-il être encore un chouilla plus fou, notamment lors d'une séquence de chute libre des personnages où mon ami m'a dit "ça aurait été bien que ça parte en fusillade en pleine chute". Et il a raison ! On imagine bien les ennemis arriver en battant des bras, un espèce de boss hélicoptère géant débarquant pendant que les deux soldats incarnés défouraille dans les airs.
On sent que la série à encore moyen de prendre un petit peu de galon, mais la qualité réalisée pour un premier opus force le respect. Un jeu qui n'a pas vieilli d'un pixel, à tester de toute urgence et si possible accompagné ! La courte durée de vie est compensable par des challenge perso (finir sans continue ou faire le meilleur score possible).