A l'heure où le genre du FPS explose (hu hu), il est difficile d'innover. Pourtant, c'est peut-être la plus belle qualité de ce Metro 2033.
Malgré son gameplay très sommaire (puisqu'il s'agit d'un pur FPS, et non pas d'un mix de genre), le soft parvient à varier constamment son approche. Aucun niveau ne se ressemble, tant ils lorgnent parfois du côté du survival-horror, parfois du côté pure contemplation, sans oublier les phases d'infiltration ... C'est clairement ici que réside la plus belle force de cette aventure.
De plus, l'aspect "road movie" (ou devrais-je dire, "road game") est particulièrement entraînant. Quand on regarde les temps de chargement, que l'on voit tout le chemin parcouru à travers les lignes de métro de ce monde désolé, on ne peut s'empêcher d'éprouver un petit quelque chose. Fondamentalement, on accroche à ce récit -volontairement linéaire- où un homme seul lutte pour la survie de milliers d'autres.
Et on y croit. On panique lorsque l'ambiance l'exige. On contemple (même sans la version Redux, refonte full HD du soft) lorsque le panorama le permet. On ressent un rush d'adrénaline lorsque la tension est censée monter en puissance.
Fondamentalement, Metro 2033 est une belle expérience à réaliser, même si vous pensez avoir tout vu en termes de FPS.
Mais à l'instar de l'ambiance crado du titre, tout n'est pas rose pour autant. Certaines séquences sont assez pénibles à parcourir (notamment l'avant-dernier niveau), les conditions de game over sont parfois frustrantes ("tu t'es trop éloigné de ton pote, recommence"), mais surtout, surtout, j'ai été particulièrement déçu par le scénario.
Tout le monde vend ce jeu en plébiscitant ledit scénario, qui serait grandiose et inspiré. Honnêtement, je crois que les gens confondent les termes scénario et ambiance, parce que si cette dernière est archi-présente et porte quasiment le jeu à elle-seule, l'histoire, elle, manque franchement de panache.
Rien n'est résolu au terme du générique de fin. Nous n'avons appris aucune information de plus que lors de la brillante cinématique d'introduction. Tous les mystères savamment amenés restent entiers.
C'est dommage, vraiment, parce que tout était là pour amener une montée en puissance qui ne survient jamais vraiment. Les trois quarts du bestiaires restent mystérieux, les aptitudes particulières du héros ne seront jamais expliqués,
ni le background de la dernière mission, où tout d'un coup tout le monde savait depuis le début ce qu'il fallait faire pour finir cette guerre incessante.
Ok, j'avoue, ce n'est pas si mal que cela, la fin est assez poétique (ou devrais-je dire, LES fins), mais compte-tenu de la hype assez intense, je m'attendais à mieux. Pour moi, ce Metro 2033 restera un jeu d'ambiance bien plus qu'un jeu qui raconte une histoire.
Au final, ce que je retiens de ce soft, c'est un "road game" brillamment orchestré, dans un univers pouvant être d'une rare emprise, le tout distillé dans un gameplay simple mais efficace au service de niveaux variés et intelligents. Dommage que certaines séquences noircissent le tableau et que le scénario préfère rester dans la carte des mystères irrésolus. Peut-être que Metro Last Light comblera davantage mes attentes !