En matière de game design, il suffit bien souvent d'un concept fort et bien exécuté.
Mini Metro est une proposition d'une simplicité presque obscène, mais d'une efficacité redoutable.
À la croisée des chemins entre la gestion minimaliste et le puzzle game, le joueur est jeté sans grande tergiversation devant une carte blanche sur laquelle des symboles géométriques apparaissent régulièrement. À lui de couvrir cette pureté virginale par des entrelacs anarchiques de couleurs pour relier ces formes géométriques tout en s'accommodant du peu de contraintes que le jeu impose.
Une quantité de lignes limitée, un nombre restreint de locomotives, wagons, hubs, tunnels et la pression de l’arrivée ininterrompue d'usagers suffisent à se triturer les méninges pour expérimenter toute sorte de parcours tarabiscotés visant à fluidifier la valse de ces minuscules symboles géométriques impatients.
Le joueur, hypnotisé par cet étrange ballet de rames, promène ses doigts boudinés et gras sur l'écran de son terminal, administrant avec une simplicité désarmante un réseau de transport dont la complexité croissante réserve son lot de situations de crise, dans un moment de relaxation intense tout à fait paradoxal. Ambiancé par l'excellente soundtrack interactive de Disasterpeace, difficile de voir les minutes défiler.
Que ce soit dans les transports en commun, en pause ou en plein repas de famille chez Tatie Danielle, vous n'aurez jamais assez de Minimetro, c'est dit !