Développé par les créateurs de la série Momodora, Minoria est un metroidvania classique, à savoir un jeu dans lequel le personnage va parcourir de vastes niveaux interconnectés les uns aux autres, affronter des adversaires, acquérir de nouvelles capacités et affronter régulièrement des boss. Ici, nous dirigeons Sœur Semilla, accompagnée de Sœur Fran, dans une quête de chasse aux sorcières que l'Eglise leur charge d'éliminer. L'histoire ne se veut pas manichéenne et elle se suit sans déplaisir. Il est intéressant de noter que la plupart des personnages rencontrés sont des femmes, à l'instar de Momodora, fait relativement rare.
Autant le dire rapidement, l'équipe de développement et le budget sont modestes, ce qui se ressent par le manque de détails et de variété des environnements et du bestiaire qui se répète sans cesse et le choix d'éléments en 3D très sobres qui renforce cette impression de vide. Le titre est dans sa globalité très spartiate. L'une des satisfactions que l'on peut éprouver avec ce genre de jeux est le sentiment de puissance. On part avec un personnage tout juste capable de donner quelques coups avec une arme en mousse et de sauter à 2cm au dessus du sol pour finir avec une multitude de capacités à même de maltraiter la moindre engeance démoniaque. Là encore, le système de combat se composera principalement d'une attaque et contre-attaque dont l'efficacité augmentera au fur et à mesure de l'expérience accumulée en affrontant des adversaires. La différence entre le début et la fin de partie se situera donc dans l'augmentation des statistiques, limitant drastiquement cette impression de progression pourtant si plaisante.
La durée de vie est d'environ 5 ou 6 heures, plutôt court, mais approprié pour un titre qui manque cruellement de profondeur. Minoria n'est pas un mauvais jeu en soi, il reste agréable à parcourir, mais le metroidvania comporte de telles pépites qui parviennent à transcender les limites de leur budget, comme Hollow Knight, qu'il ne peut que souffrir de la comparaison. J'aurais même tendance à conseiller davantage Momodora: Reverie Under The Moonlight qui, même s'il possède globalement les mêmes défauts, a pour lui une direction artistique en pixel art peut-être plus charmante.