Mother 3 ne m'a pas seulement passioné en tant que produit vidéoludique doté d'un scénario, d'un univers, d'une musique, de personnages et de graphismes sympas, Mother 3 m'a déconstruit en petits bouts et reforgé entièrement. Aucune histoire, interactive ou pas, doté d'un aspect visuel ou pas, avec ou sans bande-son, ne m'a jamais autant parlé et transformé que ce - pourtant si simple - petit voyage en terre virtuelle. Mother 3 c'est comme retrouver un gout qu'on avait oublié et pleurer de s'en souvenir, alors qu'en vérité on ne l'a jamais connu avant. Je ne pensais pas être logique de donner 10/10 à quelque chose, que rien ne pouvait atteindre la perfection, pourtant Mother 3 n'est pas améliorable d'une quelconque façon, et de par ce fait, il atteint une certaine limite théorique de la perfection.
Toutes ces critiques dithyrambiques ne peuvent néamoins faire écho à la vraie et modeste superbe de Mother 3. Tenter de la restituer est comme parler d'un souvenir d'enfance unique à un parfait inconnu. Peut-être Mother 3 ne vous parlera pas, mais, si il a sur vous la moitié de l'effet qu'il a eu sur moi, alors, comme moi, vous ne lui trouverez que ce défaut : le finir est aussi triste et douloureux que de s'arracher le coeur, car à ce moment, on a fait le tour de la vie artificielle qu'il contient, et plus jamais, on ne pourra avoir autant l'impression que ce monde existe vraiment derrière l'écran.