Ce jeu est unique à bien des égards. Pas uniquement grâce à son mélange STR / RPG / Gestion / FPS très bien géré et équillibré, mais surtout parce que de tous les jeux auxquels j'ai joué, c'est le seul à vraiment donner l'impression au joueur qu'il est au coeur d'une bataille.
Pas dans le sens "Héros hollywoodien" des FPS grand spectacles, pas dans le sens "Dieu sur son nuage" des STR, et en général pas dans le sens où le joueur est un personnage surnaturel conçu dans un autre matériau que ses ennemis et qui ne joue pas avec les même règles que les autres, mais dans le sens "Je suis un soldat (presque) comme les autres, l'ennemi arrive et il va nous rouler dessus, oscour".
Je suis au même niveau que les autres soldats, entre deux rangs de piquiers ou d'archers, j'ai autant de vie qu'eux (et par extension, autant de vie que nos ennemis), les même armes et le même équipement. Les flèches sifflent autour de nous, et en voyant deux types s'effondrer sur le muret à côté de soi je me dis "ça aurait pu être moi". Quand je me retourne et que je vois la lance d'un cavalier arriver plus vite que je peux lever mon bouclier, je comprends que je suis cuit, que j'aurais pas de respawn et pas de medikit. Quand je pense faire le malin en traînant dans les couloirs d'un château pendant un siège et que soudainement le silence se fait dehors, c'est pas parce que la bataille est soudainement devenu un élément de background qui se fait oublier pour laisser place à la grande scene héroïque où je suis le personnage principal : c'est juste que tous mes soldats sont morts et que je vais bientôt les rejoindre, parce que le reste des ennemis me trouvera et me tuera, je le sais.
Ce jeu fournit une expérience jamais vu dans aucun jeu vidéo que je connais : celle d'être un soldat comme les autres, plutôt qu'une sorte de dieu de la guerre semi-invulnerable. Et rien que pour ça, rien que pour cette immersion incroyable, rien que pour l'ambiance incomparable d'être dans les rangs d'une armée quand l'ennemi charge et que l'ordre laisse la place au chaos et à la fureur, il vaut le détour.